«C’est comme si j’étais en Formule 1» – Alexandre Da Costa

MUSIQUE. Ce prêt accordé par Guy Deveault représente tout un honneur pour le violoniste québécois de 38 ans Alexandre Da Costa. «Guy m’a demandé si ça me tentait de jouer avec un instrument qu’il achèterait pour moi. Bien sûr, la réponse positive ne s’est pas fait attendre!  C’était une super offre et un super cadeau. Ça fait vraiment plaisir. On parle ici de philanthropie. Ce n’est pas juste d’acheter un instrument et de le mettre dans les mains d’un musicien. Il y a tout ce qui va autour de ça. Guy, c’est un vrai mécène. Il me supporte dans mes projets. C’est quelqu’un qui est là pour moi. De savoir que je peux faire ça avec un ami et que j’ai quelqu’un qui a mon bien-être et mon développement à cœur, c’est extrêmement important à mes yeux», révèle le musicien. Pour les dix prochaines années, Alexandre Da Costa se voit confier un violon au son unique. En tant qu’artiste soliste, il reconnait que de jouer sur un tel instrument représente un réel privilège. «J’ai toujours eu la chance et l’honneur de jouer sur de beaux instruments depuis près de 20 ans. Par contre, jusqu’à maintenant, je n’avais jamais eu la certitude de pouvoir continuer à le faire longtemps. Ça fait partie de la magie des concerts classiques de pouvoir jouer sur un instrument conçu dans les années 1700. C’était devenu quelque chose de très important pour moi». Le Stradivarius se démarque par ses caractéristiques uniques. Avec son expérience, le musicien sait bien les reconnaître. «C’est impossible de refaire un Stradivarius aujourd’hui. Ils sont uniques et extrêmement bien faits. Le son d’un Stradivarius est particulier. Il est plus cristallin, plus beau et plus doux. Présenter un Stradivarius en concert, c’est une expérience qu’on partage avec le public. C’est magique de partager un instrument qui a plus de 300 ans avec un auditoire. C’est comme si on amène le musée à la salle de concert. Il y a un aspect historique non-négligeable. C’est prestigieux et je suis privilégié. Ça permet de se démarquer des autres violonistes». À lui seul, M. Da Costa indique qu’en aucun temps il ne serait en mesure de faire l’acquisition d’un violon comme celui qu’il vient de recevoir des mains de son bon ami Guy Deveault. «Il faudrait que je sois le capitaine des Canadiens de Montréal pour me payer un tel instrument! Juste pour les assurances, c’est un salaire annuel. Très peu de musiciens peuvent se permettre d’avoir leur propre instrument. Souvent, ceux qui peuvent, c’est grâce à des circonstances très spéciales. D’en avoir un qui va m’accompagner pendant une décennie, ça c’est assez spécial!» Les amateurs de musique classique pourront voir à l’œuvre le violoniste Alexandre Da Costa en Mauricie dans le cadre d’une tournée québécoise. Il présentera son nouveau concert Stradivarius à l’opéra à la Salle J.-Antonio Thompson de Trois-Rivières le 23 février prochain. Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon