Quand la vie offre une deuxième chance

Le 5 février 2007, la vie de Gilles Lamy a complètement changé. Dans la nuit, le téléphone a sonné: un rein compatible l’attendait à l’hôpital. Sa greffe a marqué le début d’une histoire digne d’un film, qui le mène aujourd’hui… à participer aux Jeux canadiens des greffés!

Il y a à peine quatre ans, Gilles Lamy n’aurait jamais osé penser qu’il deviendrait un jour un athlète, avec ses 318 livres bien pesées! «J’ai dû maigrir pour qu’on m’accepte sur la liste d’attente des greffés. J’ai atteint les 240 livres en juillet 2006. C’est à ce moment que mon nom y a été ajouté. Depuis ma greffe, j’ai continué à perdre du poids : aujourd’hui, je pèse 185 livres et je suis plus en forme que jamais», raconte fièrement ce résidant de Saint-Alexis-des-Monts, qui est également directeur général de la caisse populaire Desjardins Cité de Shawinigan.

En août 2007, Gilles Lamy a commencé à s’entraîner sérieusement, de six à huit heures par semaine, en vue des Jeux canadiens des greffés. «J’ai entendu parler de ces Jeux à l’hôpital. Un patient greffé du cœur et des poumons m’a raconté sa participation aux Jeux mondiaux des greffés au Japon, et ça m’a donné le goût de suivre ses traces. J’ai eu un privilège en recevant un nouveau rein, et participer aux Jeux canadiens est ma façon de rendre hommage à mon donneur et à sa famille.»

C’est en vélo de route que cet homme de 44 ans tentera de s’imposer dans deux compétitions: une course contre la montre de 5 km et une course en peloton de 20 km. Son objectif est de remporter une médaille dans chacune de ces disciplines: «Je remettrai la première à ma fille, âgée de 10 ans, et je ferai parvenir l’autre à la famille de mon donneur», confie-t-il, assurant que peu importe s’il réussit ou non cet exploit, il aura à tout le moins une pensée bienveillante pour toutes ces personnes lorsqu’il franchira la ligne d’arrivée.

Ces Jeux se déroulent du 4 au 9 août prochain à Windsor, en Ontario. En plus du vélo de route, Gilles Lamy entend participer à d’autres compétitions, dont le tennis, le badminton, la course à pieds (100 mètres, 200 mètres et le relais 4 X 100 mètres) et la marche rapide (5 km). «J’y serai d’abord pour le plaisir. Mais j’aimerais beaucoup obtenir mon laissez-passer pour les Jeux mondiaux, qui auront lieu en Australie en août 2009.»

L’espoir est permis…

Gilles Lamy voit sa transplantation comme un cadeau que lui a fait la vie. «On m’a offert une deuxième chance. Je veux tout faire pour garder mon nouveau rein le plus longtemps possible et, ainsi, voir ma fille grandir et demeurer aux côtés de ma femme. Par le passé, je me suis laissé aller. Aujourd’hui, je peux dire, en quelque sorte, que j’ai été chanceux d’avoir été malade car au poids où j’étais rendu, j’aurais pu mourir d’une crise cardiaque n’importe quand. C’est ma motivation pour rester en santé. J’espère inspirer des gens et leur faire comprendre qu’il n’est jamais trop tard pour se prendre en mains.» Avant sa greffe, Gilles Lamy devait s’astreindre à des dialyses péritonéales depuis septembre 2004. Ce type de dialyse consiste à s’injecter deux litres de liquide quatre fois par jour, tous les jours de la semaine, par le biais d’un tube installé dans le ventre. «Ma greffe a changé ma vie. Par ma participation aux Jeux, j’espère sensibiliser les gens au don d’organes. Chaque don peut sauver jusqu’à cinq personnes.»