Jonathan Tremblay sera des jeux parapanaméricains
Tennis en fauteuil roulant
LIMA. L’ancien technicien en éducation spécialisée à l’école secondaire l’Escale de Louiseville et maintenant psychoéducateur à la Commission scolaire des Samares, Jonathan Tremblay, participera aux Jeux parapanaméricains dans l’équipe canadienne de tennis en fauteuil roulant. Il sera le seul Québécois dans cette discipline à partir pour Lima, au Pérou, afin de vivre cette expérience internationale qui se déroulera du 23 au 31 août.
« J’ai fait beaucoup de sports dans ma vie et un de mes objectifs était de représenter le Canada à une compétition internationale, c’est un objectif atteint», a commenté l’homme de 47 ans. Il ajoute que le meilleur joueur contre qui il a joué était classé huitième mondialement, il connaît donc un peu le niveau de ses adversaires.
« C’est sûr que le deuxième au monde, c’est une autre coche, mais j’ai hâte, j’aime ça jouer contre ces gars-là parce que tu te donnes à fond et ce sont de beaux joueurs de qui tu peux beaucoup apprendre. Comment ils se préparent au niveau stratégique, comment ils pensent, c’est inspirant jouer contre eux. Je ne veux pas devenir le meilleur je veux simplement devenir meilleur et apprendre de tous, alors j’ai vraiment hâte de le vivre!»
Il a tout de même des objectifs en tête et aimerait passer une ronde, « deux, ça serait magique». Son plus grand désir est toutefois de jouer du mieux qu’il peut. « Au tennis tu peux gagner une game et avoir mal joué et tu peux en perdre une où tu as bien joué, alors c’est vraiment plus en termes d’attitude et de potentiel que je veux avoir des buts. »
Les Olympiques des Amériques
Afin de bien performer, il doit se préparer à affronter certains défis, comme de jouer sur un terrain de terre battue. « J’ai seulement joué une fois dans ma vie sur la terre battue et c’est vraiment différent, ça va être une adaptation. Les rebonds et les déplacements sont différents, surtout en fauteuil roulant, c’est plus dur d’aller vite vers la balle. »
Il est aussi important pour lui de toujours rester en mouvement, « la mobilité c’est la clé, car quand on s’arrête, comme on a un fauteuil à traîner avec nous, c’est plus difficile repartir, mais la balle s’en vient quand même!»
Il ajoutera ces aspects techniques à son entraînement afin que l’adaptation se fasse le plus rapidement possible une fois arrivé à Lima. Il jouera en simple et en double avec le Britanno-Colombien Tomas Venos.
«Je ne pourrais pas dire lequel je préfère, car c’est tellement différent, mais il y a quelque chose de particulier en double. Le jeu est encore plus varié, les échanges aussi, il y a de la rotation et ça joue plus les angles, c’est dynamique! » De plus, comme les classements en double comptent un peu moins, il y a moins de pression et encore plus de plaisir.
Il n’a jamais joué en double avec celui qui sera son coéquipier, mais le connaît et mentionne qu’il a un «bel handicap». Jonathan explique que c’est un aspect important dans ce sport, puisqu’il n’y a pas de catégories pour les différents handicaps.
« Si un joueur est amputé ou qu’il a un problème à la cheville, il a toute la force de son dos, mais pourra quand même jouer contre moi, donc c’est vraiment difficile. Thomas, c’est un gars qui a tout son dos et c’est un bon athlète! »
Il est également rare que tous les athlètes soient rassemblés, tous sports confondus, et c’est un autre aspect que le Félicien a hâte de vivre. « L’équipe Tennis sera la priorité, mais c’est sûr que si j’ai le temps je vais aller voir d’autres équipes et l’ampleur des jeux. Le village des athlètes et la cérémonie d’ouverture, ça va être trippant. »
Une opportunité inattendue
Cette compétition est vraiment comme un bonus pour l’athlète, qui, avant cet hiver, ne s’attendait pas à être sélectionné. « Ce n’était pas dans mes plans. Je n’ai pas nécessairement d’ambitions olympiques, j’ai mon emploi de psychoéducateur à Thérèse-Martin et je ne fais pas du tennis à temps plein. Oui, je prends mon sport au sérieux, mais ce n’est pas ma priorité dans la vie et je suis plus vieux aussi.»
Il a reçu un courriel du comité paralympique cet hiver lui disant qu’il pourrait être dans les athlètes ciblés. « Je me suis dit que j’allais en donner plus, que j’allais ajouter un ou deux tournois pour essayer de maintenir mon classement et ç’a marché, je suis content!»
Les seize premiers joueurs du classement étaient automatiquement sélectionnés et Jonathan, même s’il était 27e, en faisait partie puisque seulement deux joueurs par pays étaient retenus. Au total, douze pays seront représentés en tennis, donc 24 joueurs s’affronteront.
À son retour au Québec, il participera à un tournoi international à Montréal en préparation des Championnats canadiens qui se dérouleront en octobre.
Son parcours
Jonathan Tremblay a eu un accident de voiture lorsqu’il avait 16 ans et c’est environ un an plus tard qu’il a commencé les sports en fauteuil roulant. « J’étais déjà très sportif avant, alors je savais que je referais du sport. J’étais allé voir une game de basket et un des gars de l’équipe m’a dit que j’embarquais au prochain match! » Il a joué au basketball pendant plusieurs années, puis a essayé le tennis pour le plaisir vers 2003. « J’ai vraiment aimé ça et en plus pour jouer au basket je devais aller à Montréal ou à Trois-Rivières, car il n’y a pas assez d’athlètes en fauteuil roulant à Joliette pour faire une équipe, alors c’était plus simple de m’organiser seul que de gérer l’horaire de dix joueurs!» Il aime aussi la difficulté technique du tennis, le côté stratégique et mental et trouve ce sport «challengeant». Il a commencé à faire des gros tournois rapidement et a cessé la compétition en 2007 pendant sa maîtrise en psychoéducation. À son retour, en 2016, il est vite remonté parmi les meilleurs du classement.