Une loi du Missouri pourrait protéger les tireurs au défilé des Chiefs

KANSAS CITY, Mo. — L’individu accusé d’avoir tiré les premiers coups de feu au défilé des champions du Super Bowl, les Chiefs de Kansas City, a déclaré aux autorités qu’il se sentait menacé, tandis qu’un autre a indiqué qu’il avait appuyé sur la gâchette puisque quelqu’un tirait sur lui, selon des documents juridiques. 

Des experts croient que même si la fusillade a entraîné le décès d’une personne et qu’environ une vingtaine d’autres ont été blessées, Lyndell Mays, qui est âgé de 23 ans, et Dominic Miller, qui est âgé de 18 ans, pourraient plaider la légitime défense en vertu de la loi «stand your ground» — qui affirme qu’une personne peut utiliser une force raisonnable dans le cas de légitime défense quand elle croit de façon raisonnable qu’elle est soumise à une menace — en vigueur au Missouri. 

Le Missouri fait partie de la trentaine d’États américains qui ont adopté l’une ou l’autre des versions de cette loi depuis deux décennies, a souligné Robert Spitzer, un professeur émérite de sciences politiques à l’Université de l’État de New York, dont les recherches portent sur les lois et les principes qui régissent le contrôle des armes à feu. Si les premières versions de la loi permettaient aux Américains de plaider la légitime défense lorsqu’ils se sentaient menacer chez eux, la nouvelle mouture est plus permissive, puisqu’elle s’applique peu importe le lieu. 

Ainsi, la fusillade qui a éclaté au défilé des Chiefs pourrait être un nouveau test pour cette refonte de la loi. Ce test survient alors qu’un autre cas de légitime défense en lien avec une fusillade fait les manchettes à Kansas City, au cours de laquelle Ralph Yarl a été blessé. 

«Ça illustre de façon dramatique le problème fondamental, surtout lors de manifestations publiques où des milliers et des milliers de personnes se réunissent, et même un policier hautement qualifié pourrait parfois blesser des individus dans une fusillade qui éclaterait dans un lieu public», a souligné Spitzer, qui a rédigé le livre  »Guns Across America: Reconciling Gun Rules and Rights’.

L’avocat Daniel Ross a décrit la loi ‘stand your ground’ comme étant une «défense formidable» pour ses collègues de la défense de Kansas City et lui, et elle devrait en principe s’appliquer dans les dossiers de Mays et Miller, selon lui. Il a ajouté que la loi impose aux procureurs le fardeau de démontrer hors de tout doute raisonnable qu’une fusillade a éclaté sans aucun motif de légitime défense. 

«Les dommages collatéraux en vertu de la loi du Missouri sont justifiables si vous étiez confrontés à un cas de légitime défense et que d’autres personnes ont été blessées», a-t-il expliqué. 

Andy Reid exprime son chagrin

L’entraîneur-chef des Chiefs Andy Reid s’est dirigé vers le podium mardi à Indianapolis en portant un message qui transcendait l’univers du football. 

Il a rendu hommage à la femme qui a été tuée il y a deux semaines lors du défilé du Super Bowl — et il a voulu s’assurer que le monde sache que ce qui s’est produit à Kansas City ne représente pas la ville qu’il apprécie tant. 

C’était la première fois depuis la fusillade du 14 février qui a entraîné la mort de Lisa Lopez-Galvan et qui a blessé 22 autres personnes qu’un membre de l’organisation des Chiefs s’exprimait publiquement au sujet de la tragédie. 

«Je veux exprimer mes plus sincères condoléances aux familles Galvan et Lopez pour la perte de Lisa, et aussi aux gens de Kansas City, a dit Reid, en ouverture de sa conférence de presse en prévision du camp d’évaluation annuel des espoirs des la NFL. Elle est connue là-bas, et c’était une bonne personne, avant tout. Elle nous manquera tous, tout comme à sa famille.»

Reid a également profité de la deuxième tribune la plus importante de la saison morte dans la NFL pour suggérer des manières d’éviter que des tragédies comme celle qui a secoué Kansas City puissent se reproduire. 

«Je veux juste dire quelque chose de positif sur Kansas City, a-t-il mentionné. Ça n’est pas ça, Kansas City — et pour notre jeunesse américaine, il faut qu’on se serre les coudes, qu’on fasse quelque chose de grandiose, car vous êtes notre avenir, et je sais que vous voulez autant que nous faire de cet endroit un endroit génial. Il faut donc qu’on prenne ceci, un événement négatif, et qu’on en fasse quelque chose de positif. Si nous nous serrons les coudes et que nous faisons preuve de compassion les uns envers les autres, alors nous pourrons régler bien des problèmes.»