Gabriel Diallo possède du talent, mais il doit encore polir l’ensemble de son jeu

MONTRÉAL — Les friands de montagnes russes ont été servis à souhait en fin de semaine au stade IGA. Le hic, c’est que le stade IGA n’est pas un parc d’attraction mais un complexe sportif consacré au tennis. Et au tennis, les balades en montagnes russes, à la longue, sont rarement porteuses de bonheur et de sourires.

L’une de ces rares occasions est justement survenue au cours du week-end, lors des deux sorties de Gabriel Diallo dans le cadre de la rencontre de qualification de la Coupe Davis entre le Canada et la Corée du Sud.

Diallo a joué deux matchs en simple et il les a gagnés tous les deux, assurant ainsi au Canada sa qualification, pour une cinquième année consécutive, à la phase de groupe des Finales de la Coupe Davis qui se tiendra en septembre.

Diallo a donné le ton en remportant en deux manches le premier match de la compétition contre Kwon Soon-woo, vendredi. Le lendemain, il a scellé le sort des Sud-Coréens en défaisant Hong Seong-chan en trois sets

À l’âge de 22 ans et à six pieds huit pouces, le Montréalais était sans aucun doute le porte-couleurs canadien le plus intrigant ce week-end. Surtout que les amateurs de tennis du Québec ont rarement l’occasion de le voir à l’œuvre.

Ce qu’ils ont vu, vendredi et samedi, c’est un joueur au talent indéniable. Mais aussi un talent qu’il lui faudra polir s’il veut réaliser des avancées au classement mondial.

Détenteur du 132e rang au début de la semaine, Diallo a montré qu’il possédait un service des ligues majeures. Lors de ses deux matchs en fin de semaine, il a amassé 20 as et n’a commis que trois doubles fautes. Son meilleur service du week-end a été chronométré à 226 km/h et ses premières balles ont avoisiné les 200 km/h, en moyenne.

Sa mobilité était impressionnante et on l’a vu maintes fois monter au filet pour appuyer ses puissantes claques au service, finissant de nombreux points avec des volées incisives et précises.

Mais c’est au retour de services, ou lors de longs échanges, que le niveau de son jeu a grandement diminué. Au point de compléter les cinq manches qu’il a jouées avec 111 erreurs directes et seulement 47 coups gagnants.

Certaines de ses erreurs étaient carrément déconcertantes, tellement les coups qu’il tentait étaient faciles.

S’il y avait une source de réconfort pour Diallo et pour Frank Dancevic, le capitaine de l’équipe du Canada, c’est de la façon dont le Montréalais s’est ressaisi lors du set décisif contre Hong, samedi.

Il est parvenu à réduire de façon radicale son nombre d’erreurs directes, qu’il a limitées à 11 tout en réussissant huit coups gagnants.

«Il a réalisé un incroyable travail pour revenir dans le match et retrouver son jeu», a analysé Dancevic en parlant de la performance de Diallo au troisième set, samedi.

«C’est impressionnant. Ce n’est pas toujours facile de faire ça.»

Il reste que pour un capitaine, ce n’est jamais évident d’être assis sur les lignes de côté et voir l’un de ses protégés connaître autant de hauts et de bas en si peu de temps.

«C’est émotionnel, c’est certain. Mais je l’ai vu jouer, avant, beaucoup de fois et je sais comment il peut jouer quand il joue bien», a mentionné Dancevic.

«Je trouvais qu’il sentait la balle cette semaine. Ce n’était pas le cas d’un joueur qui cherchait son jeu et qui ne sentait pas la balle. J’avais beaucoup confiance que même au troisième set, s’il impose son jeu, s’il joue comme il sait jouer, il allait gagner le match.»