Arboriculture, les notions de base
Ce texte a été écrit en partenariat avec
La présence de nombreux arbres en ville comporte des bénéfices incalculables pour l’écologie, mais aussi pour la qualité de vie des citoyens de façon générale. En connaissant les bases de l’arboriculture, les propriétaires d’arbres pourront juger par eux-même de la qualité des services arboricoles offerts. Voici donc quelques notions qui aideront les consommateurs à faire des choix mieux éclairés pour les soins de leurs arbres.
Parcimonie et minutie
La coupe de la masse foliaire est un mal nécessaire, pas une fin en soi. L’élagueur coupe pour adapter l’arbre à son environnement immédiat, tout en conservant au maximum le port naturel de l’arbre. Lorsque le port naturel de l’arbre est respecté, celui-ci aura moins tendance à développer de nouveaux problèmes et, ainsi, les interventions futures seront réduites au minimum.
L’arboriculteur professionnel se concentre sur le bois mort et sur les défauts de structure, et il enlève le strict nécessaire pour dégager les structures urbaines. En effet, un élagage santé est un élagage qui vise à couper le moins possible, car la photosynthèse est la source première de vitalité de l’arbre. Avec une coupe excessive, l’arbre tombe en gestion d’urgence de ses réserves, et il commence alors à les dépenser, à s’épuiser et à dépérir.
L’étêtage c’est NON!
Dans un souci de sécurité, une pratique répandue consiste à couper directement la tête de l’arbre. Cela donne l’impression aux consommateurs d’avoir réglé le risque de chutes des branches lié aux rafales puisque la hauteur est considérablement réduite. Mais, en réalité, l’étêtage donne lieu à toutes sortes de problèmes pour la sécurité et la santé de l’arbre.
Suite à un étêtage, par réflexe de survie, l’arbre cherche à compenser sa perte par la production de gourmands. Ceux-ci sont des rameaux qui poussent à la verticale, sans égard pour la structure de l’arbre. Les nouvelles pousses deviennent un facteur de risque puisqu’elles ne sont pas ancrées dans le bois de cœur. Elles formeront une sorte de fausse charpente élancée très vulnérable aux rafales. On observe ensuite une prolifération de pourriture au niveau des cavités créées par les coupes. Les nombreuses plaies créent ainsi une vulnérabilité aux pathogènes. De sorte que l’espérance de vie de l’arbre est diminuée de moitié. Ses réserves en amidon et en sucres sont diminuées, ce qui rend l’arbre plus faible et moins résilient face aux intempéries.
Appauvri et moribond, l’arbre étêté ressemble à un lampadaire garni de quelques misérables feuilles. C’est pourtant un aspect essentiel de l’importance des arbres dans nos villes : l’aspect éclatant de vie des nombreux arbres matures dans un quartier apporte un apaisement pour l’âme des citoyens, alors qu’une nature pauvre et débridée attriste le regard…
Dès la plantation
Bien des problèmes peuvent être réglés dès la plantation. Si on trouve qu’un arbre est trop gros, c’est que ce n’est pas le bon arbre au bon endroit. Chaque espèce d’arbre possède ses dimensions prédéterminées dans sa génétique, il faut lire la fiche ! Donc, pour un endroit restreint, planter un arbre de petit calibre est de mise. Il y en a pour toutes les grosseurs et toutes les formes. Mieux vaut prévoir d’avance la forme que de devoir entretenir à l’excès, dépenser de l’argent, et abîmer nos arbres…