Saint-Élie-de-Caxton: le maire Robert Gauthier réagit au reportage de J.E

Le maire de Saint-Élie-de-Caxton, Robert Gauthier, a finalement livré sa version des faits, mardi matin, sur la saga entourant le climat de travail jugé toxique et les démissions survenues à la municipalité depuis son élection.

Le premier magistrat a tenu à revenir sur quelques éléments suite à la diffusion d’un reportage de l’émission J.E. à TVA, jeudi dernier, portant sur la Municipalité de Saint-Élie-de-Caxton.

Dans un communiqué adressé aux médias, M. Gauthier indique que le climat était toxique bien avant son élection à la mairie, en novembre 2017.

Voici ce qu’il a écrit dans sa lettre:

«Dans un premier temps, je veux rappeler par souci de rigueur et de transparence que toute cette saga a débutée bien avant novembre 2017.  En effet, le climat de travail était à ce point toxique en 2015-2016 que le Conseil municipal de l’époque avait mandaté une firme spécialisée en ressources humaines pour faire une étude de la situation.  Après avoir rencontré individuellement tout le personnel de la Municipalité, le spécialiste concluait que le climat toxique était causé par trois employé(e)s et deux élus, dont les comportements étaient inappropriés et ne respectaient pas les codes d’éthique et de déontologie. Dès notre entrée en fonction en novembre 2017, nos décisions se sont inscrites dans les recommandations de ce rapport externe indépendant, dont personne n’avait contesté les conclusions.

En ce qui concerne les témoignages d’ex-employé(e)s de la Municipalité à cette émission de J.E., dont certains sont sous examen par les procureurs de la Municipalité pour atteinte à la réputation et diffamation, il faut rappeler qu’aucune plainte pour harcèlement ne visait le Maire, ni un membre du Conseil municipal, mais plutôt des employé(e)s.

Pour traiter les cas de harcèlement psychologique en milieu de travail, la Municipalité a engagé en janvier 2019 une firme d’experts indépendants pour faire enquête sur les plaintes soumises à la Commission des normes, de l’équité et de la santé et sécurité au travail (CNESST), afin de soutenir le Directeur général dans le traitement de ces dossiers complexes. Après avoir rencontré toutes les personnes concernées et les témoins, le rapport des spécialistes a été remis aux avocats de la municipalité pour les représentations auprès de la CNESST, qui a traité avec beaucoup de diligence ceux-ci dans la mesure où les employées impliquées ont fourni l’information avec empressement.  Dans le seul cas de la plainte qui a été reconnue fondée par la CNESST, cet organisme de concert avec la Municipalité a mis en place les mesures de compensations habituelles pour la victime. Dans tous les autres cas de harcèlement, les plaintes ont été jugées non fondées.

Une analyse plus rigoureuse de la situation aurait permis d’arriver à des conclusions plus fondées et plus justes.  Prenons deux exemples, qui ne sont pas sous examen par nos avocats. Premièrement, la plainte pour harcèlement déposée à la CNESST par le contremaître à la voirie en 2018. Une recherche plus complète aurait permis aux auditeurs de savoir que la CNESST est arrivée à la conclusion, après quelques mois et non deux ans, que cette plainte était non fondée et que la Directrice générale de l’époque ne faisait pas du harcèlement en demandant à l’employé de faire le travail pour lequel les contribuables lui payaient son salaire.

Le deuxième cas, dont le nom n’a pas été cité, mais qui faisait partie des plaintes, selon l’ex-présidente du syndicat local à l’époque, est celui de l’employé, que le conseil municipal  précédent avait engagé juste avant de quitter en septembre 2017,  pour exécuter 16 heures de travail par semaine. Après analyse de la situation, le Directeur général est arrivé au constat que ce travail pouvait se faire en quelques heures seulement par semaine et être intégré à la charge de travail d’un autre employé. L’abolition de ce poste a été contestée par l’employé concerné devant le Tribunal administratif du travail (TAT) qui a donné raison à la Municipalité, qui n’a pas l’obligation d’engager un employé, s’il n’y a pas de travail suffisant qui justifie le poste. Nous sommes plus proches de la saine gestion des fonds publics, que du harcèlement de l’employé !

En somme, la gestion du « capital humain » a été faite, par le Directeur général dont c’est la responsabilité, avec rigueur et justice pour les personnes concernées et les contribuables en droit d’avoir des services de qualité en échange de leurs taxes municipales. Il est aussi important de considérer que dans la très grande majorité des cas, ce ne sont pas les compétences ou l’ancienneté qui étaient en cause, mais plutôt des problèmes liés aux comportements, aux attitudes et au  non respect des codes d’éthiques.

Le tourisme

Et bien oui, la COVID-19 a affecté plus le tourisme à Saint-Élie-de-Caxton à l’été 2020, qu’ailleurs au Québec, notamment en raison des caractéristiques spécifiques de notre clientèle et de notre activité principale singulière. D’une part, dans le contexte sanitaire du printemps dernier, les responsables de résidences pour personnes âgées n’ont pas organisé de voyage  chez nous comme d’habitude. Ce groupe représentait environ 30% de notre clientèle, soit 5 000 personnes en moyenne par année.  D’autre part, nos carrioles avec des bancs à quatre personnes « collées », circulant dans les rues étroites du village, sont uniques au Québec.  Pour cette raison, les autorités sanitaires n’ont autorisé le début des activités qu’à partir du 18 juillet seulement, soit en mi-saison. Finalement, une autre raison, partagée par d’autres lieux touristiques, est la pénurie de personnel, surtout à la fin de la période estival lorsque les étudiants retournent aux études. Nous avons dû arrêter nos activités le 7 septembre plutôt que le 13 octobre.  Si on ajoute à cela le fait que nous avons offert un nouveau produit, soit un parcours historique, encore peu connu, alors on comprend qu’en tourisme, il y a toujours plusieurs facteurs qui entre en  ligne de compte pour expliquer les résultats.

Afin de prendre un virage plus positif pour notre avenir collectif, cessons de faire lever la poussière et relevons nos manches, car le temps est plus à l’action qu’aux dires.  Nous proposons à tous les citoyens, artistes, artisans et familles de s’impliquer et développer des projets dans la communauté. La Municipalité sera toujours là pour appuyer les initiatives, selon les demandes et à la hauteur de ses capacités.

En conclusion, il est dommage que la réputation de personnes, qui s’impliquent honnêtement, généreusement, avec rigueur et passion dans la gestion municipale au service de l’ensemble des citoyennes et citoyens de Saint-Élie-de-Caxton, soit ainsi ternie à la grandeur du Québec et hors Québec. Ces personnes font aussi partie du « capital humain » de Saint-Élie-de-Caxton.  Par le fait même,  c’est la réputation de Saint-Élie-de-Caxton qui en prend un coup!  Doublement dommage…et très triste!

Cette émission de J.E. nous annonce toutefois une bonne nouvelle. Le Groupe Québecor a mis sur pied un Bureau d’enquête municipale.  Nous nous attendons à des reportages plus approfondis et professionnels des  journalistes de TVA.…à suivre!

Robert Gauthier

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