Énergie Est : le gouvernement libéral doit prendre ses responsabilités

L’enjeu de l’oléoduc Énergie Est est revenu dans l’actualité la semaine dernière, et j’aimerais bien vous faire part de ma réflexion face à l’inaction du gouvernement libéral dans ce dossier.

Le député de ma circonscription, Marc Plante, a réagi jeudi passé à une sortie du Parti Québécois, affirmant que le gouvernement avait la même vision et la même position depuis le 18 novembre 2014, c’est-à-dire qu’il demandait que sept conditions soient remplies par TransCanada pour que le projet soit accepté. C’est une belle réponse politiquement parlant, mais ce n’est pas suffisant pour que la population puisse connaître réellement les intentions du gouvernement.

Plutôt que de se positionner et faire face à ses responsabilités, le gouvernement ne prend pas position. Il dit attendre la réponse d’un comité d’expert et de voir si sept conditions sont respectées. Ces sept conditions incluent, entre autres, l’acceptabilité sociale et une étude environnementale sur le territoire québécois. Cela tombe bien que vous en parliez M. Plante, puisqu’un sondage sortait justement jeudi à l’effet que 57% des Québécois seraient contre le projet d’oléoduc. Un article du Nouvelliste titrait justement : «majorité claire contre le pipeline». 57% des gens sont contre, mais une donnée est encore plus probante : le projet est approuvé par seulement 35% des Québécois. Avec ces chiffres, pouvons-nous réellement parler d’acceptabilité sociale? Si cette condition n’est pas respectée, pourquoi devoir attendre avant de se positionner? Essayez-vous de gagner du temps?

Pour ce qui est de l’étude environnementale, elle proviendra de l’Office National de l’Énergie (ONE), situé… en Alberta! L’ONE n’a d’ailleurs jamais refusé un projet pétrolier dans toute son histoire. Les dés sont pipés d’avance. Pourquoi le gouvernement n’est-il pas capable de prendre position et le faire en fonction des intérêts réels de la population?

Barack Obama a refusé le pipeline Keystone XL, l’ouest canadien a refusé le pipeline Northern Gateway par soucis environnemental, mais le Québec devrait accepter le projet Énergie-Est ? L’oléoduc traverserait pas moins de 256 cours d’eau au Québec, dont plus d’une centaine d’entre eux sont de moyenne ou grande taille, ce qui implique des risques immenses pour notre environnement. Je comprends le gouvernement libéral d’être tenté par une création d’emplois appréciable à court terme vu sa grande difficulté à créer des emplois au Québec et à remplir sa promesse de 250 000 emplois, mais il faudrait tout de même penser à plus long terme.

J’interpelle ici mon député ainsi que le gouvernement libéral, afin de leur demander d’être à l’écoute de la population et de leurs intérêts. Il est temps de respecter la réelle volonté des citoyens qui vous ont élus, car c’est vous qui êtes redevables aux électeurs, et non le contraire. Regardons vers l’avant avec les énergies propres, celles qui ne s’épuisent pas, plutôt que revenir des années en arrière avec des projets comportant de hauts risques environnementaux.

William Isabelle