Un homme est accusé du meurtre de cinq membres de sa famille au Manitoba
CARMAN, Man. — Un père manitobain a été accusé de cinq chefs de meurtre au premier degré à la suite du décès de ses jeunes enfants, dont une fille de deux mois, leur mère et une proche.
Les détails ont été révélés lors d’une conférence de presse de la Gendarmerie royale canadienne (GRC) au Manitoba lundi, où le premier ministre Wab Kinew s’est montré ému en parlant de la perte d’une famille entière, la qualifiant de «période sombre» pour la province.
M. Kinew a souligné lors de la conférence de presse qu’il savait ce que c’était que de tenir un bébé dans ses bras, de saisir la main d’un jeune enfant, d’être là avec un adolescent en train de réfléchir aux vêtements de la cérémonie de remise des diplômes et de rire avec sa femme à la fin d’une journée.
«Je pense que les gens de tous horizons, dans toutes les régions de cette province, comprennent ces liens, parce que ces liens sont sacrés», a dit M. Kinew aux journalistes à Winnipeg.
«Et cette période est difficile pour nous en ce moment parce que ces liens sacrés ont été rompus dans notre province.»
Ryan Howard Manoakeesick, âgé de 29 ans, a été accusé du meurtre de sa femme, âgée de 30 ans, de sa fille de six ans, de son fils de quatre ans et de son bébé, ainsi que de la nièce de sa conjointe, âgée de 17 ans.
La police n’a pas divulgué les noms des victimes.
L’inspecteur de la GRC, Tim Arseneault, a exprimé que perdre une famille entière était une «tragédie inimaginable». Les cinq sont morts dimanche sur plusieurs scènes de crime à Carman et dans les environs, à 85 kilomètres au sud-ouest de Winnipeg.
L’enquête a débuté lorsque la police a été appelée tôt dimanche matin dans une zone à l’extérieur de la ville d’environ 3 000 habitants pour un délit de fuite sur la route 3.
La mère des enfants a été retrouvée morte dans un fossé.
Plus de deux heures plus tard, des policiers ont été appelés à 70 kilomètres au nord de Carman, où un véhicule était en proie aux flammes. La GRC a déclaré que Manoakeesick avait été vu par des témoins en train de sortir les trois enfants du véhicule.
Les enfants ont été déclarés morts et la police a arrêté Manoakeesick sur place.
Une enquête plus approfondie a conduit les policiers au domicile de la famille à Carman, où ils ont découvert le corps de l’adolescente.
À Carman, du ruban adhésif de la police délimitait l’avant et l’arrière-cour du bungalow blanc de la famille, où vivaient le suspect et les cinq victimes.
On pouvait voir des équipes médico-légales entrer et sortir. Des véhicules de police étaient garés devant et derrière la maison.
Des jouets pour enfants et un vélo étaient éparpillés sur la pelouse.
Randy McFarlane, qui habite quelques maisons plus loin, a confirmé que la maison était une propriété locative. La famille vivait dans la maison située dans un quartier calme depuis plus d’un an, a-t-il affirmé.
«On n’entend jamais rien de pareil ici et on ne s’attend pas à ce que ça se passe à côté», a souligné M. McFarlane.
Les enfants jouaient dans la cour, s’est rappelé M. McFarlane, et il n’avait jamais eu d’interaction avec la mère. De temps en temps, il l’entendait crier dans un téléphone portable et a dit que quelque chose «ne semblait pas bien».
Le maire de Carman, Brent Owen, a reconnu que toute la communauté avait été touchée par la tragédie. Il ne connaissait pas personnellement les victimes, bien qu’il connaisse environ 80 pour cent des habitants de la ville.
«C’est absolument horrible», a-t-il déclaré.
La commission scolaire de Prairie Rose a laissé savoir que des équipes d’intervention en cas de crise avaient été mises en place au collège Carman et à l’école primaire Carman. Dans la région, l’Église Unie a gardé ses portes ouvertes pour que les gens puissent prier.
La police continue de travailler pour reconstituer le déroulement des décès, a assuré l’inspecteur Arseneault, ajoutant que des autopsies étaient prévues.
«De jeunes vies innocentes ont été perdues hier et nous sommes en deuil avec tous les Manitobains», a reconnu M. Arseneault.