Un commandant veut faire de l’espace une priorité absolue pour les Forces armées

OTTAWA — Le commandant de la Division spatiale des Forces armées canadiennes affirme que la sensibilisation à ce qui se passe en dehors de notre planète est l’une de ses principales priorités.

Le brigadier général Michael Adamson a fait ces commentaires devant le comité de la défense nationale de la Chambre des communes, qui étudie pour la première fois le rôle de l’armée dans la défense de l’espace.

Loin d’envoyer des soldats en uniforme en orbite, la division spatiale s’efforce de protéger des infrastructures importantes ici sur Terre.

M. Adamson a déclaré que l’armée dépend de la défense spatiale.

«Tout ce que nous faisons, qu’il s’agisse d’avions, de navires, de chars ou d’un soldat qui marche dans les bois, repose sur une sorte de compétence spatiale», a-t-il déclaré.

La division spatiale existe depuis moins de deux ans et a été créée en juillet 2022 en tant qu’équipe autonome au sein de l’Aviation royale canadienne.

Celle-ci «s’est concentrée sur l’augmentation de ce que j’ai surnommé « l’esprit spatial » au sein (des forces armées)», a indiqué le brigadier général.

Nos adversaires voudraient refuser au Canada et à ses alliés la capacité d’opérer dans l’espace, a déclaré M. Adamson, ce qui aurait de vastes répercussions sur la vie quotidienne des Canadiens qui utilisent le GPS ou les communications par satellite.

Alors que les lancements spatiaux deviennent plus faciles et moins chers, des entreprises privées et des pays comme la Chine envoient de plus en plus de satellites en orbite. Mais le Canada dispose de très peu d’informations sur ce que font ces satellites.

Alors que le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) surveille les lancements vers l’espace et les retours vers la Terre, il n’a pas la capacité de garder un œil sur ce qui se passe en dehors de l’atmosphère.

«Observer des objets dans l’espace relève absolument de la responsabilité du Commandement spatial américain», a déclaré le lieutenant-général Blaise Frawley, commandant adjoint du NORAD, qui a témoigné aux côtés du brigadier général Adamson.

Il n’y a pas de site de lancement spatial au Canada, et M. Adamson a déclaré que l’armée doit être capable de travailler avec le secteur privé pour accroître les capacités du pays.

«Nous aimerions beaucoup collaborer davantage avec l’industrie (…) mais cela nécessite que nous puissions avoir des discussions franches et, parfois, classifiées avec nos partenaires industriels», a-t-il fait valoir.

M. Frawley a déclaré que ce type de travail exige que les entreprises obtiennent une habilitation de sécurité au moins pour certains membres de leur équipe, ce qui se fait aux États-Unis.

Une nouvelle «cellule d’intégration» canadienne vise à faciliter de telles conversations et à les séparer des projets publics.

L’espace a été inclus dans la politique de défense officielle du Canada pour la première fois en 2017.

Dans la politique mise à jour, publiée plus tôt ce mois-ci, l’espace est principalement évoqué dans le contexte des efforts de la Chine et de la Russie pour développer de nouvelles capacités en la matière.