Trudeau accuse Poutine d’avoir fait exécuter l’opposant Alexeï Navalny

MONTRÉAL — Le premier ministre Justin Trudeau n’a pas mâché ses mots à l’endroit du président russe Vladimir Poutine, l’accusant samedi d’avoir fait exécuter l’opposant Alexeï Navalny et d’employer la police et l’armée pour réprimer toute opposition.

En visite en Ukraine, M. Trudeau a dit que M. Poutine était un dirigeant «faible».

Alexeï Navalny, l’opposant russe le plus connu, est décédé le 16 février dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique, ont annoncé les autorités russes cette semaine.

M. Navalny était considéré comme le plus grand adversaire politique du président russe. Le Kremlin a rejeté les allégations selon lesquelles M. Poutine serait impliqué dans la mort de M. Navalny, les qualifiant d’«accusations absolument infondées et insolentes contre le chef de l’État russe».

«Je pense que nous savons, nous avons vu à plusieurs reprises à quel point toute opposition en Russie est soit marginalisée, soit, franchement, exécutée», a déclaré M. Trudeau, samedi.

«Ce qui est arrivé à Alexeï Navalny démontre que, même si Poutine prétend être fort, il est en réalité un lâche», a-t-il poursuivi.

«Exécuter ses opposants politiques, réprimer la dissidence en utilisant la police et l’armée, s’assurer qu’il n’y a pas d’opposition est la marque d’un faible, pas la marque de quelqu’un qui a confiance en sa propre position.»

M. Poutine demandera un cinquième mandat à la présidence du pays à l’occasion de la prochaine élection, le mois prochain. Il est sûr de gagner ce scrutin.

M. Trudeau s’est lancé dans son attaque contre le dirigeant russe lorsqu’on lui a demandé s’il reconnaîtrait les résultats de cette élection.

Ses remarques étaient le point culminant d’une journée conçue pour marquer le deuxième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.

M. Trudeau a signé un nouvel accord de sécurité avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que les dirigeants du monde se réunissaient dans la capitale Kyiv.