Transferts en santé: «Il y a des conditions», reconnaît Holland

MONTRÉAL — Le ministre fédéral de la Santé, Mark Holland, reconnaît que le Québec devra respecter certaines conditions s’il veut toucher les fonds supplémentaires pour les transferts en santé.

«Si le gouvernement est là avec l’argent, il y a des conditions. Et la condition est de montrer que l’argent est utilisé d’une bonne façon pour augmenter le système de santé», a-t-il déclaré lundi lors d’une mêlée de presse en marge de la retraite du cabinet qui se tient à Montréal.

M. Holland a utilisé le mot «conditions» à sa propre initiative et son équipe a confirmé que c’était bel et bien son intention. Jusqu’à présent, Ottawa évitait d’utiliser ce terme honni du gouvernement du Québec, préférant parler d’«objectifs communs».

Selon le ministre, la demande d’Ottawa est «tellement raisonnable» et le ministre québécois de la Santé, Christian Dubé, est lui aussi «tellement raisonnable» qu’une entente devrait être possible.

«C’est essentiel de s’assurer que les données sont là, a-t-il insisté. Alors pour le peuple, pour les Québécois, et même pour toutes les personnes partout au pays de voir l’action, de voir dans les données le progrès dans une certaine province en contraste avec une autre.»

Le premier ministre québécois, François Legault, a consenti verbalement à l’offre d’Ottawa il y a près de neuf mois et, depuis ce temps, des ententes de principe ont été conclues avec l’ensemble des provinces et territoires, à l’exception du Québec.

«Je n’ai pas de problème avec toutes les autres provinces, mais c’est seulement avec le Québec», a lancé lundi M. Holland.

L’accord conclu en février dernier par les provinces et territoires prévoit de bonifier les transferts fédéraux en santé d’une somme de 46,2 milliards $ étalée sur dix ans.

Le ministre québécois de la Santé, Christian Dubé, ne cesse de répéter qu’Ottawa veut imposer des conditions en échange du transfert d’argent. Depuis le début, le gouvernement de François Legault dit vouloir éviter à tout prix qu’Ottawa s’ingère dans son champ de compétence.

Or, les quatre conditions sur lesquelles Ottawa et le Conseil de la fédération se sont entendus sont déjà des priorités du gouvernement de la Coalition avenir Québec.

Il s’agit d’améliorer l’accès à un médecin de famille; de soutenir les travailleurs de la santé et de réduire les listes d’attente en chirurgie; d’améliorer l’accès aux services en santé mentale et en dépendance; et d’améliorer l’accès à des données numériques sur l’état du réseau.

La part du Québec s’élève à environ 10 milliards $, soit un milliard de plus par année, alors que M. Legault réclamait une hausse annuelle de 6 milliards $.