Québec lance un appel d’offres lié au dernier tronçon du chemin de fer de la Gaspésie

La réhabilitation du dernier tronçon du chemin de fer de la Gaspésie commence à prendre forme avec le lancement, vendredi, d’un appel d’offres visant neuf structures situées entre Port-Daniel-Gascons et Gaspé.

Le premier ministre François Legault était à New Carlisle, où se déroulent les travaux de réhabilitation sur le deuxième des trois tronçons de la voie ferrée, pour annoncer le lancement de cet appel d’offres, qui comprend notamment la réfection de deux ponts et la reconstruction complète de deux autres ponts. 

Il s’agit du premier de quatre appels d’offres pour ce dernier tronçon qui toucheront en tout 17 ponts, deux murs de soutènement, plusieurs ponceaux et le déplacement de la voie ferrée là où l’érosion l’oblige.

La réhabilitation du chemin de fer de la Gaspésie, réclamée depuis plusieurs années par la région, devrait être complétée en 2026 et aura nécessité des investissements évalués jusqu’ici à 871 millions $.

Pour François Legault, cet investissement s’inscrit directement dans la réduction des gaz à effet de serre. «Au Québec, c’est encore un peu les champions du camion. Un train émet, pour des mêmes tonnes de matériaux déplacés, 80 % moins de GES que des camions.»

Le premier ministre a également évoqué les nouvelles technologies à venir, rappelant les projets dans Charlevoix «pour avoir éventuellement des locomotives, donc des trains, qui sont à hydrogène vert, donc zéro GES. Le train c’est l’avenir.»

Le premier tronçon, entre Matapédia et Caplan, est déjà en exploitation et la liaison Caplan-Port-Daniel-Gascons, où les travaux se poursuivent, doit être mise en service l’an prochain. 

Les travaux sont importants puisque la voie ferrée a longtemps été laissée à l’abandon. Dans certains cas, c’est l’érosion de falaises qui oblige des travaux, parfois la voie ferrée doit être déplacée et la quasi-totalité des structures nécessite des travaux de réfection ou de reconstruction.

Et plus on avance, plus ça coûte cher. Le premier tronçon de 118 kilomètres entre Matapédia et Caplan a nécessité un déboursé de 54,5 millions $, alors que celui, beaucoup plus court, de 65 kilomètres entre Caplan et Port-Daniel-Gascons a requis près de 300 millions $. C’est toutefois la dernière portion, qui est aussi la plus longue à 139 kilomètres, entre Port-Daniel-Gascons et Gaspé, qui exigera les plus importants investissements, soit un peu plus de 517 millions $.

Québec s’est porté acquéreur du chemin de fer en 2015 tout en conservant la Société du chemin de fer de la Gaspésie comme gestionnaire et exploitant.

Pour le moment, la voie ferrée est destinée au transport de marchandises, mais le premier ministre a dit avoir bon espoir que, d’ici à la mise en service complète du tronçon de 322 kilomètres en 2026, des ententes pourront être conclues avec Via Rail afin d’assurer un service passager jusqu’à Gaspé.

Mais il tient à l’échéancier de 2026, car il s’inscrit dans son agenda politique. «C’est un engagement et c’est un engagement qu’a pris aussi Geneviève Guilbault, la ministre des Transports. Comme vous le savez, il y a une élection générale à l’automne 2026, donc on veut que ce soit fait avant l’élection.»

Toujours dans le domaine des transports, François Legault a aussi été interrogé sur l’abandon de certaines dessertes aériennes régionales. 

Sa réponse a été sans équivoque. Il n’est pas question de laisser une seule région sans desserte aérienne. «Je considère que c’est un service essentiel de desservir en avion nos régions.»

M. Legault a expliqué que la décision d’abandonner le service chez certaines compagnies aériennes était liée à la fin du programme de soutien mis en place à la suite de la pandémie, mais que d’autres programmes s’en viennent. 

«Ce qu’on essaie de négocier actuellement avec différentes compagnies aériennes, c’est une entente de trois à cinq ans où on donnerait une subvention annuelle en échange d’une garantie de service à maximum 500 $ aller-retour à chaque jour.

«Je veux que tous les aéroports régionaux soient desservis de façon quotidienne», a-t-il affirmé avec fermeté, ajoutant qu’on allait «mettre l’argent qui est nécessaire parce que ce n’est pas toujours rentable pour les compagnies aériennes de le faire».