Nova Scotia Power estime que la boucle de l’Atlantique modifiée coûterait 700 M$

HALIFAX — Le dirigeant de l’entreprise privée d’électricité de la Nouvelle-Écosse affirme que l’estimation actuelle pour une version réduite du projet de réseau électrique de la «boucle de l’Atlantique» serait d’environ 700 millions $.

Les discussions sur la façon de financer une ligne électrique qui serait parallèle à une connexion existante entre Onslow, en Nouvelle-Écosse, et Salisbury, au Nouveau-Brunswick, se poursuivent, a déclaré mardi Peter Gregg, PDG de Nova Scotia Power, au comité des ressources naturelles de la province. 

La ligne, a-t-il affirmé, permettrait d’acheminer l’électricité provenant de futurs projets d’énergie renouvelable entre la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick.

Le projet est considéré comme un élément clé du plan de la Nouvelle-Écosse pour fermer ses centrales au charbon et obtenir 80 % de son énergie à partir de sources renouvelables d’ici 2030.

Mais M. Gregg a souligné que le projet faisait partie d’un puzzle plus vaste qui comprend de l’énergie éolienne, solaire, issue de batteries renouvelables ainsi que des importations continues d’hydroélectricité du Labrador via le lien maritime existant.

«Il faudra un ensemble de solutions pour nous permettre de sortir du charbon, a-t-il déclaré. Il ne faut pas considérer cela comme un investissement unique qui nous permettra de sortir du charbon, il faut que tout s’articule bien pour y parvenir.»

M. Gregg a déclaré que le projet de ligne électrique de 345 kilovolts, souvent appelé «interconnexion», a reçu l’approbation environnementale à la fin de l’année dernière et que des études techniques détaillées sont en cours.

«Nous continuons de travailler avec le gouvernement fédéral et la Banque de l’infrastructure du Canada sur la manière de structurer financièrement le projet (…) Les derniers détails n’ont pas été réglés», a-t-il dit.

M. Gregg a déclaré plus tard aux journalistes que le coût total pourrait doubler pour atteindre 1,4 milliard $ si la ligne électrique finissait par être prolongée vers l’ouest jusqu’à Point Lepreau, au Nouveau-Brunswick, comme prévu. Il s’est dit convaincu que le projet réduit pourrait être livré à temps, bien qu’il ne puisse pas donner de date exacte à laquelle la construction commencerait.

«Ce sera soit en 2027, soit en 2028 , a-t-il dit. Il s’agit d’un projet crucial qui nous permettra d’ajouter environ 1000 mégawatts d’énergie [éolienne] au système.»

L’automne dernier, la Nouvelle-Écosse avait déclaré qu’il serait trop coûteux de participer au projet original de la boucle de l’Atlantique, un projet de réseau qui aurait transféré l’hydroélectricité du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador vers la province. Le gouvernement avait affirmé que les estimations des coûts en capital avaient triplé pour atteindre plus de 9 milliards $, et le Québec était devenu réticent à détourner son hydroélectricité d’autres priorités.

Karen Gatien, sous-ministre des Ressources naturelles, a déclaré au comité que les objectifs énergétiques de la province au-delà de 2030 pourraient nécessiter un projet élargi similaire au projet initial de la boucle de l’Atlantique.

«Nous devons encore atteindre zéro émission nette d’ici 2050 et [une boucle élargie] pourrait bien nous aider à y parvenir, a souligné Mme Gatien. Mais il y a de nombreux autres éléments de notre plan qui sont essentiels pour atteindre 2030. Des éléments que nous devons mettre en œuvre indépendamment de la boucle.»