L’ex-directeur du Devoir, Bernard Descôteaux, s’éteint à l’âge de 77 ans

MONTRÉAL — L’ex-directeur du quotidien Le Devoir, Bernard Descôteaux, s’est éteint à l’âge de 77 ans, a annoncé le journal, samedi.

Selon le journal, M. Descôteaux souffrait d’un cancer généralisé.

Le quotidien a annoncé sa mort sur son site et sur le réseau social X. «En période de turbulences, Le Devoir a pu compter sur cette force tranquille. Bernard Descôteaux, qui a dirigé le quotidien de 1999 à 2016, est décédé ce matin à l’âge de 77 ans», a-t-on sobrement écrit sur X.

Né à Nicolet, en Mauricie-Centre-du-Québec, il a fait des études en sciences politiques à l’Université de Montréal, puis en politique et en économie à l’Université de Toronto.

M. Descôteaux a gravi peu à peu les échelons au sein du quotidien. Il a été successivement reporter, correspondant parlementaire à Québec et à Ottawa, et rédacteur en chef. En 1999, il avait succédé à Lise Bissonnette au poste de directeur. Il conservera ses fonctions jusqu’en 2016, année où il est remplacé par Brian Myles.

Le site de l’Ordre national du Québec, dont M. Descôteaux avait été nommé officier en 2010, mentionne que sous sa gouverne, Le Devoir «affiche des profits, maintient son tirage malgré une tendance générale à la baisse, est publié sur internet et connaît une notoriété grandissante – vu l’influence croissante qu’il exerce sur les décideurs et l’opinion publique».

Sa notice ajoutait qu’en 2010, il écrivait encore les principaux éditoriaux du quotidien. «Il voit à l’ensemble des activités du journal et continue de faire paraître un organe d’information qui invite le lecteur à développer curiosité et esprit critique», pouvait-on y lire.

Après son départ du Devoir, il occupe la présidence du conseil d’administration du Centre d’étude des médias de l’Université Laval fondé par Florian Sauvageau en 1992. Il a dû abandonner son poste pour des raisons de santé en mai 2023.

«Nous nous considérons excessivement chanceux d’avoir pu bénéficier pendant plusieurs années de l’expertise et des conseils de cet homme brillant et d’une grande générosité», a commenté l’organisme sans but lucratif sur sa page internet.

Le journaliste rédige une chronique politique sur le site InfoBref de 2020 à 2022.

Il a écrit plusieurs livres dont «Québec: élections 1981» avec le politologue André Bernard. M. Descôteaux a signé de nombreuses préfaces, dont celle du livre de l’actuel chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, «Des Jeunes et l’Avenir du Québec» publié en 2010.

«J’ai toujours eu la plus grande admiration pour Bernard Descôteaux. Calme, réfléchi et très généreux de son temps, il intervenait toujours avec mesure, objectivité et justesse, des qualités de plus en plus rares de nos jours. Je suis très peiné d’apprendre qu’il n’est plus des nôtres, il a été pour moi tant un mentor qu’une inspiration», a réagi M. St-Pierre Plamondon sur X.

De nombreuses réactions ont suivi l’annonce de son décès, dont celle sobre du premier ministre du Québec, François Legault. «Mes condoléances à tous les proches de Bernard, un homme brillant et gentil», a-t-il écrit sur X.

Le député solidaire de Rosemont, Vincent Marissal, lui-même un ancien journaliste, figure parmi les gens qui lui ont rendu hommage. «Un grand Monsieur posé, réfléchi et affable. Il laisse un grand vide. Condoléances à ses proches et à ses collègues du Devoir et de toute la communauté journalistique», a-t-il commenté sur X.

Bernard Descôteaux a aussi reçu la médaille de l’Assemblée nationale en 2017.