Les hôpitaux pédiatriques mis sous pression par les infections respiratoires

MONTRÉAL — Les hôpitaux pédiatriques montréalais demandent la collaboration des parents à l’approche de la période des Fêtes. On les invite à éviter les urgences si l’état de leur enfant ne nécessite pas de soins immédiats.

La circulation des virus respiratoires cause d’importants problèmes dans les unités d’urgence du Québec. C’est notamment le cas dans les hôpitaux pédiatriques montréalais, où de nombreux tout-petits souffrent de complications liées au virus respiratoire syncytial.

Les directions du CHU Sainte-Justine et de l’Hôpital de Montréal pour enfants ont convoqué les médias, mercredi matin, pour une conférence de presse conjointe dans l’atrium P.K. Subban de l’Hôpital de Montréal pour enfants.

Le chef de l’urgence du CHU Sainte-Justine, le Dr Antonio D’Angelo, et la directrice médicale de l’urgence de l’Hôpital de Montréal pour enfants, la Dre Laurie Plotnick, ont demandé aux parents de ne pas emmener leur enfant aux urgences s’il est possible de le traiter à la maison ou par un autre professionnel.

Dans les deux établissements, on parle d’une situation assez stable, mais avec des volumes saisonniers élevés. On voit beaucoup d’enfants avec des rhumes qui ne devraient pas se trouver à l’urgence, mais aussi plusieurs cas de fièvre prolongée, de pneumonie, de bronchiolite.

On a dit observer une hausse des cas d’influenza, ce qui laisse croire que la saison grippale est sur le point de débuter. Un facteur de plus qui viendra s’ajouter au VRS et mettre encore plus de pression sur les urgences pédiatriques. C’est ce signal d’alarme qui pousse les hôpitaux pédiatriques à lancer cet appel à la collaboration des parents.

On recommande de communiquer d’abord avec la ligne 8-1-1 ou de chercher à obtenir un rendez-vous dans une clinique.

D’après les données transmises par les deux établissements, entre le 17 novembre et le 1er décembre, le taux de patients à l’urgence dont le niveau de priorisation était jugé non urgent (P4-P5) s’élevait à 57,73 % à l’Hôpital de Montréal pour enfants et à 37,26 % au CHU Sainte-Justine.

De manière plus précise, on souligne que les enfants vont attraper des rhumes ou des infections et qu’ils vont faire de la fièvre. Il s’agit d’un processus normal et nécessaire pour permettre aux enfants de développer leur système immunitaire. Les pédiatres ajoutent que tant qu’un enfant demeure actif, qu’il respire bien et qu’il s’hydrate, il n’y a pas lieu de s’alarmer.

Les médecins rappellent cependant que si un enfant de moins de six mois fait de la fièvre, si un enfant paraît léthargique, qu’il a de la difficulté à s’hydrater ou à respirer, on ne prend pas de risque et on se présente aux urgences.

«Notre mission, c’est de voir les enfants les plus malades et les enfants blessés», a insisté le Dr D’Angelo en conférence de presse.

Le pédiatre et urgentiste réitère l’importance d’adopter de bons comportements préventifs en se lavant les mains, en utilisant des solutions désinfectantes et en portant un masque en présence de personnes montrant des symptômes d’infection respiratoire.

La vaccination des adultes contre la COVID-19 et l’influenza peut aussi contribuer à réduire la transmission des infections aux enfants.

D’après les données disponibles sur le tableau de bord du ministère de la Santé et des Services sociaux, le taux d’occupation des civières à l’urgence de l’Hôpital de Montréal pour enfants s’élevait à 158 % mercredi matin. Du côté du CHU Sainte-Justine, on notait un taux d’occupation de seulement 19 %.

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