Le père de la fillette de Granby obtient une semi-libération en maison de transition

MONTRÉAL — Le père de la fillette de Granby, décédée tragiquement en avril 2019, a obtenu une semi-liberté conditionnelle et sera transféré dans une maison de transition dès qu’une place sera disponible.

Dans sa décision d’une douzaine de pages rendue publique mercredi, la Commission des libérations conditionnelles lui écrit qu’elle «est d’avis que vous ne présenterez pas un risque inacceptable pour la société si vous obtenez une semi-liberté et que votre mise en liberté contribuera à la protection de la société en favorisant votre réinsertion sociale en tant que citoyen respectueux des lois».

La Commission dit constater que l’homme aujourd’hui âgé de 34 ans a fait «des gains et des progrès dans tous les domaines d’intervention» liés à son dossier. Elle note que, selon les rapports le concernant, sa responsabilisation, sa motivation et son potentiel de réinsertion sociale «sont tous évalués à élevé».

De plus, l’évaluation psychologique conclut qu’il présente «un risque de récidive violente faible-modéré». 

Une histoire bouleversante

La victime dans cette histoire, une fillette de sept ans, était morte asphyxiée après avoir été enveloppée dans du ruban adhésif. 

Le père de l’enfant avait été condamné à quatre ans de pénitencier en janvier 2022 après avoir plaidé coupable, le mois précédent, à une accusation réduite de séquestration. Sa conjointe, elle, a été reconnue coupable du meurtre non prémédité de l’enfant et de séquestration et condamnée à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 13 ans.

Il s’agissait de la troisième tentative de l’homme en vue d’obtenir une semi-liberté. Une première tentative en avril dernier avait échoué et il était revenu à la charge en portant cette décision en appel, appel qui avait été rejeté à son tour en septembre dernier.

Sa mère toujours opposée

Comme lors de la demande précédente, la grand-mère paternelle de l’enfant était venue s’opposer à la remise en liberté de son fils lors de l’audition de sa demande, le 30 novembre dernier, disant craindre pour sa sécurité et celle des autres membres de la famille de l’enfant. 

Son passage en maison de transition, où il devra demeurer jusqu’à la fin de sa peine, est assorti de multiples conditions dont une interdiction d’entrer en contact avec les autres personnes reliées à la tragédie. Il lui sera interdit d’être en présence d’enfants de moins de 16 ans et il devra rapporter toute relation, sexuelle ou non, avec une femme. Il devra également poursuivre son travail de counseling psychologique.

Le décès de l’enfant avait bouleversé tout le Québec et mené à la création d’une Commission d’enquête sur les droits des enfants et la protection de la jeunesseprésidée par Régine Laurent, dont le rapport tarde à être mis en œuvre.