Le cardinal Lacroix, visé par des allégations d’agression, se retire provisoirement

MONTRÉAL — Le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, visé par des allégations d’agression sexuelle révélées jeudi, a annoncé vendredi qu’il se retirait provisoirement de ses activités «jusqu’à ce que la situation soit clarifiée».

Le nom de l’archevêque de Québec, âgé de 66 ans, se retrouve dans de nouveaux documents judiciaires déposés dans le cadre d’une action collective intentée contre l’archidiocèse par de présumées victimes d’agressions sexuelles.

Les allégations visant le cardinal Lacroix, aussi primat de l’Église catholique romaine au Canada, remontent à 1987 et 1988. La victime présumée avait 17 ans au moment de la première agression alléguée.

Pendant cette période, le cardinal Lacroix a été secrétaire général de l’Institut séculier Pie X, à Québec, selon la biographie publiée sur le site de la Conférence des évêques catholiques du Canada. Il a aussi été directeur de la Maison du renouveau, un «centre de formation chrétienne et de ressourcement spirituel» de l’Institut Pie X.

Il a été ordonné diacre en 1988 à Manchester, au New Hampshire, puis ordonné prêtre en octobre 1988 à la paroisse Notre-Dame-de-Recouvrance, dans l’archidiocèse de Québec.

Les allégations n’ont pas été examinées par un tribunal.

Dans un communiqué, son attachée de presse indique que le cardinal Lacroix «nie catégoriquement» les allégations «sans fondement» qui le visent depuis jeudi. 

La directrice des communications de l’archevêché de Québec précise que Mgr Lacroix «adressera une communication personnelle» aux membres de l’archidiocèse de Québec «dans les prochains jours» pour expliquer son retrait provisoire.

«L’équipe diocésaine comprend cette décision qu’elle accueille avec tristesse», ajoute Valérie Roberge-Dion. Elle assure que «les autorités diocésaines continueront d’avancer dans le processus de l’action collective, dans le respect de la vérité et avec le souci d’offrir une réparation aux survivants et survivantes d’abus sexuels».

Le cardinal Lacroix est l’une des personnalités catholiques les plus influentes du Canada. Lorsqu’il a été nommé archevêque de Québec en 2011, il devenait d’office «primat de l’Église catholique du Canada». Le pape François l’a désigné cardinal en janvier 2014.

Son nom figure parmi 15 noms ajoutés à une liste d’agresseurs présumés déposée jeudi à la Cour supérieure du Québec dans le cadre de l’action collective pilotée par le cabinet Arsenault Dufresne Wee.

L’action collective, autorisée en 2022 par un juge de la Cour supérieure, visait d’abord l’archidiocèse de Québec. Les avocats ont ajouté jeudi d’autres défendeurs dans cette poursuite: le Séminaire de Québec, l’Œuvre du Grand Séminaire de Québec, le Collège François-de-Laval («Petit Séminaire de Québec») et l’Assurance mutuelle des Fabriques du Québec.