L’Association du Barreau soutient l’élargissement de l’aide médicale à mourir

OTTAWA — L’Association du Barreau canadien a voté en faveur du maintien de son soutien à l’élargissement de l’admissibilité à l’aide médicale à mourir aux personnes dont le seul problème de santé est une maladie mentale.

Les avocats appartenant au groupe de défense national se sont réunis virtuellement jeudi pour débattre d’une série de résolutions, dont une demandant le retrait de cette position.

Un comité composé de sénateurs et de députés a récemment recommandé au gouvernement d’attendre avant d’élargir le programme d’aide médicale à mourir.

La commission a entendu les mises en garde des représentants de l’association, qui ont déclaré que le gouvernement s’exposerait ainsi à de futures contestations judiciaires.

L’expansion devait entrer en vigueur en mars, mais le gouvernement libéral a déposé un projet de loi pour la retarder de trois ans supplémentaires, soit bien après les prochaines élections générales.

Ses opposants affirment que rien dans la loi n’oblige le Canada à aller de l’avant, tandis que les partisans soutiennent que les personnes atteintes de maladie mentale devraient avoir les mêmes droits que celles souffrant de maladies physiques débilitantes.

La résolution elle-même demandait à l’association de retirer ses précédentes déclarations de soutien et exhortait plutôt Ottawa à attendre «jusqu’à ce qu’il existe un moyen fiable de déterminer si les problèmes psychiatriques sont irrémédiables».

Diverses organisations représentant les droits des personnes handicapées ont émis des réserves quant à l’élargissement et ont exprimé leur soutien à la résolution, mais celle-ci a finalement été rejetée.

Des sénateurs et des députés ont évoqué des questions en suspens sur la meilleure façon de déterminer qu’un état mental est irrémédiable et de le distinguer des pensées suicidaires temporaires.

Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, a déclaré que si son parti formait le prochain gouvernement, il mettrait fin à l’expansion prévue. Il fait pression sur les libéraux pour qu’ils fassent de même, mais ils affirment qu’ils prévoient toujours de soutenir le report de trois ans. 

Les néo-démocrates affirment également qu’une pause est nécessaire et qu’avant d’envisager un élargissement, davantage d’argent et d’efforts doivent être consacrés à l’amélioration de l’accès des Canadiens aux ressources en matière de santé mentale.