La mort de Navalny rappelle «à quel point Poutine est un monstre», selon Trudeau

OTTAWA — La nouvelle faisant état de la mort d’Alexeï Navalny dans une prison russe est «tragique et atterrante», a déclaré vendredi le premier ministre Justin Trudeau, offrant ses condoléances à la famille du dissident et «à toutes les personnes dans le monde qui l’ont appuyé dans sa quête de justice».

M. Trudeau a décrit le dissident russe comme un homme qui «s’est tenu debout avec un courage extraordinaire pour un avenir meilleur pour la Russie et les Russes».

«Nous savons à quel point ça fait peur et continue de faire peur (au président russe) Vladimir Poutine», a-t-il ajouté dans un discours à la Chambre de commerce de Winnipeg. Selon M. Trudeau, il ne fait aucun doute que M. Navalny savait que ce résultat «serait toujours une possibilité».

Plus tôt vendredi matin sur la plateforme X, M. Trudeau a écrit que le dissident «n’aurait tout simplement jamais dû être emprisonné».

«Il est important que ces événements nous servent de rappel, à savoir qu’on doit continuer de promouvoir, protéger et défendre la démocratie partout dans le monde, a-t-il écrit. Sinon, les conséquences sont trop lourdes.»

Dans des commentaires diffusés vendredi matin sur les ondes de CBC au Manitoba, M. Trudeau a aussi déclaré que cette tragédie «rappelle au monde entier à quel point Poutine est un monstre».

Il a ajouté qu’il y avait des questions sur ce qui est véritablement arrivé à M. Navalny et que «notre confiance dans la vérité des autorités russes à ce sujet ne sera bien sûr pas vraiment forte».

Il a «payé de sa liberté»

La ministre canadienne des Affaires étrangères avait écrit un peu plus tôt vendredi que la mort annoncée d’Alexeï Navalny représentait «un rappel douloureux de la persistance du régime oppressif de Poutine».

Dans un bref message publié tôt vendredi matin sur la plateforme X, Mélanie Joly affirme qu’Alexeï Navalny «a payé de sa liberté dans l’espoir d’un avenir meilleur et plus démocratique pour le peuple russe».

Le chef conservateur, Pierre Poilievre, a blâmé le président Poutine pour la mort du dissident. «Le chef de l’opposition russe Alexey Navalny est mort en prison. Poutine avait emprisonné Navalny pour s’être opposé au régime. Les conservateurs condamnent Poutine pour sa mort», a-t-il écrit sur la plateforme X.

Le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a soutenu de son côté que le travail de M. Navalny «avait révélé la corruption des oligarques de Poutine» et qu’il avait «été tué pour cela».

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, écrit que «lente ou soudaine, ouvertement ou dans l’hypocrisie, la mort d’Alexeï Navalny est politique».

«Il a souffert tant et plus pour ses convictions, et son engagement met en lumière la terrible incapacité du monde à neutraliser les pires dictateurs.»