La GRC colligera des données sur la race pour mieux servir des collectivités variées

OTTAWA — La Gendarmerie royale du Canada (GRC) annonce qu’elle commencera ce mois-ci à colliger des «données sur la race» dans certaines régions du pays, afin de mieux comprendre les interactions entre la police et les citoyens de diverses communautés.

Le projet pilote fait suite à deux années de consultations à travers le Canada. La police fédérale a indiqué mardi que les informations sur le recours à la force, les arrestations et les «vérifications du bien-être» fourniraient des données probantes pour aider à améliorer la manière dont les policiers servent des «collectivités diverses et variées».

La GRC prévoit de collecter, d’analyser et de communiquer les données pour mieux comprendre le vécu «des personnes et des communautés autochtones, noires et racisées dans leurs interactions avec les policiers».

Le projet pilote est lancé plus de trois ans après que Brenda Lucki, alors commissaire de la GRC, a reconnu l’existence d’un racisme systémique au sein du corps policier.

Le meurtre de George Floyd, un citoyen noir, en mai 2020, par la police du Minnesota, a attisé la fureur contre le racisme aux États-Unis et suscité la colère et l’inquiétude au Canada et ailleurs dans le monde. L’indignation croissante face à la brutalité policière et à la discrimination a déclenché des rassemblements et des appels au changement.

Le projet pilote aidera la GRC à «mieux comprendre la nature et l’étendue du racisme systémique ainsi que son incidence sur la sécurité des communautés», a indiqué la GRC dans un communiqué.

Le projet vise à favoriser la prise de décisions et l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes, nouer des liens de confiance avec les communautés et améliorer les résultats en matière de sécurité communautaire, a ajouté la GRC.

«Le lancement de la collecte de données sur la race est un tournant important pour notre organisation qui aspire à être plus moderne et plus inclusive», a indiqué le commissaire de la GRC, Mike Duheme.

«Il ne s’agit pas de pointer du doigt quiconque, mais bien d’améliorer nos politiques, nos pratiques et notre formation afin de mieux appuyer nos employés.»

La GRC soutient que la collecte, la gestion et l’utilisation de données sur la race sont conformes à ses responsabilités en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels et de la Loi sur la GRC.

Les données seront recueillies pendant un an avant d’être analysées et les résultats seront rendus publics, a ajouté la police fédérale. Lorsque les résultats seront publiés, les données seront présentées sous forme résumée et «et correctement dépersonnalisées», de manière à ce que les personnes ne puissent pas être identifiées.

Le projet pilote débutera à Wood Buffalo/Fort McMurray, en Alberta, à Thompson, au Manitoba, et à Whitehorse, et deux autres sites non identifiés pour l’instant, suivront plus tard cette année – un en Colombie-Britannique et un autre en Nouvelle-Écosse.

Le projet pilote est l’occasion pour la GRC de tester les processus et d’apporter des améliorations et des ajustements «avant d’élargir l’initiative à l’ensemble des régions du pays».