La FSE-CSQ et son pendant anglophone APEQ ont appuyé à 59,5 % l’entente sectorielle

MONTRÉAL — C’est finalement à 59,5 % que les membres de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) et son pendant anglophone, l’Association provinciale des enseignants du Québec, ont entériné la proposition d’entente sectorielle conclue avec Québec quant au renouvellement des conventions collectives.

La FSE, affiliée à la CSQ, représente 95 000 enseignants des niveaux primaire et secondaire, soit 60 % d’entre eux dans l’ensemble du Québec. L’APEQ en représente 8000 du côté anglophone.

«On s’est fait dire qu’on avait fait un pas. Mais on peut constater que la déception est vive et palpable. Donc, il y a une satisfaction de dire ‘on avance’, mais on est conscient qu’il reste tellement de travail à faire. Et il faut qu’on se mette au travail immédiatement», a résumé en entrevue la présidente de la FSE, Josée Scalabrini.

L’insatisfaction des membres, rapportée par les représentants des syndicats qui sont réunis en instance, a trait aux ressources accordées par Québec pour s’attaquer aux problèmes de la composition de la classe et de la lourdeur de la tâche des enseignants.

Mme Scalabrini relate que ses membres veulent aussi parler de questions comme l’école à trois vitesses, les évaluations des élèves et les communications avec les parents.

«Pour eux, ce sont tous des échanges qu’il faut avoir. Ça ne se règle pas dans une négociation; ça se règle dans la Loi sur l’instruction publique, dans les règlements qui concernent l’éducation, les politiques d’éducation», résume Mme Scalabrini.

Elle espère que le ministre  de l’Éducation, Bernard Drainville, saura comprendre le sens de ce vote.

«Le gouvernement ne peut pas faire fi de ce qu’on lui ramène comme propos. Ils (les enseignants) ont dit au gouvernement: il faut que les choses continuent à changer en éducation. Il reste énormément à faire», a affirmé Mme Scalabrini.

«Il va falloir que notre ministre de l’Éducation fasse très attention. Ce ne sont pas des propos comme ceux qu’il a tenus cette semaine qui vont aider au débat, ce n’est pas de dire aux enseignants: ‘on ne pouvait pas vous donner ce qu’on n’avait pas’. Un instant! Il y en avait encore des solutions. On peut aller plus loin; on peut continuer à travailler ensemble. Et c’est ça que le ministre doit s’attarder à passer comme message», a lancé Mme Scalabrini.

Pour connaître le pourcentage d’appui à l’entente intersectorielle sur les salaires et le régime de retraite, négociée par le front commun — dont la CSQ fait partie — il faudra attendre à la semaine prochaine. Tous les syndicats qui sont membres du front commun n’ont pas encore terminé leurs assemblées.

Le contenu

La FSE et l’APEQ soulignent tout de même plusieurs gains dans l’entente sectorielle, parmi lesquels l’ajout d’une somme de 74 millions $ pour la composition de la classe — une somme qui sera récurrente.

Elles notent également l’ajout d’une ressource additionnelle à mi-temps en maternelle 5 ans, autre que l’aide à la classe. Celle-ci sera attribuée en priorité aux groupes pour lesquels le maximum du nombre d’élèves est atteint.

Elles soulignent aussi l’augmentation graduelle de la possibilité d’effectuer du télétravail, passant de deux heures, à l’heure actuelle, à cinq heures par semaine éventuellement.

Elles relèvent aussi l’ajout de 4000 aides à la classe, de même que le retrait progressif de la surveillance collective des élèves, pour atteindre, à terme, le retrait de l’ensemble de la surveillance effectuée par les enseignants du primaire, lorsque cela sera possible.

Elles signalent également la reconnaissance automatique d’une heure d’encadrement minimum par semaine dans la tâche éducative pour  tous les enseignants du primaire.

Au chapitre de la rémunération, en plus des augmentations de salaire de 17,4 % sur cinq ans, négociées par le front commun, les enseignants bénéficieront aussi d’une bonification des échelons 1 à 15 de leur échelle salariale.