La FAE, en grève illimitée, annonce qu’elle déposera une contre-offre au gouvernement

MONTRÉAL — La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a annoncé mercredi soir qu’elle déposera prochainement une contre-offre au gouvernement afin de dénouer l’impasse qui persiste dans les négociations entourant les prochaines conventions collectives.

Mercredi, les délégués provenant des neuf syndicats affiliés à la FAE se sont réunis pendant une bonne partie de la journée pour analyser l’offre gouvernementale faite verbalement lundi soir.

Dans un communiqué publié en soirée, la FAE a indiqué qu’elle a finalement choisi de déposer une contre-offre «dès que possible» au gouvernement, toujours dans l’objectif de «parvenir à une entente satisfaisante avant les Fêtes».

La FAE, qui négocie seule, a déclenché une grève illimitée le 23 novembre. Le débrayage de ses 66 000 enseignants des niveaux primaire et secondaire se poursuivra jeudi, a-t-elle confirmé mercredi soir.

Cette intervention de la FAE est survenue quelques heures après que la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a rehaussé l’offre salariale offerte à tous les employés du secteur public qui négocient actuellement leur prochain contrat de travail.

Québec a ainsi fait passer à 12,7 % sur cinq ans son offre salariale, en hausse par rapport au 10,3 % qui était offert depuis la fin octobre. En ajoutant un montant forfaitaire de 1000 $ la première année et des montants réservés à des «priorités gouvernementales», le gouvernement présente maintenant son offre globale comme valant 16,7 %.

«L’écart demeure important entre cette nouvelle offre et notre demande d’obtenir entre 4 % ou l’IPC par année civile», a cependant noté la présidente de la FAE, Mélanie Hubert, par écrit.

«Comme nous demandons également des correctifs à notre échelle salariale (moyenne canadienne, nombre d’échelons et écart inter échelon), nous évaluerons les propositions patronales dans leur globalité», a-t-elle souligné.

La FAE et la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), affiliée à la CSQ, qui fait partie du front commun, avaient reçu une nouvelle offre de Québec lundi et mardi.

Dans une vidéo adressée à ses membres, diffusée mercredi, la présidente de la FSE, Josée Scalabrini, a modéré les attentes. «Hier, on a eu des signaux. On serait prêt à amorcer une négociation. C’est loin, loin, loin d’être à la hauteur de vos attentes et des attentes de vos représentants. On va rester à l’affût.»

La FSE représente 95 000 enseignants des niveaux primaire et secondaire.

Les enseignants membres de la FSE sont au travail présentement. Ils ont débrayé quatre jours au mois de novembre, en même temps que les autres membres du front commun. Le front commun a toutefois annoncé sept autres journées de grève du 8 au 14 décembre.

Dans leur négociation sectorielle avec Québec, les deux fédérations syndicales discutent plus particulièrement des moyens d’alléger la tâche des enseignants, notamment quant à l’intégration des élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage: soutien par des professionnels spécialisés, création de classes spécialisées, aides à la classe, etc.

Dans sa courte vidéo, Mme Scalabrini a aussi expliqué à ses membres que l’offre de Québec n’est qu’un «dépôt exploratoire» et que le gouvernement du Québec souhaite que la négociation ne se fasse pas par l’intermédiaire des médias.

«S’ils ne sortent pas dans les médias, on ne sortira pas dans les médias», a affirmé la présidente de la FSE.

Elle a réitéré sa volonté de négocier sur les priorités de ses membres et pas seulement sur celles du gouvernement.

— Avec des informations de Lia Lévesque.