La dernière Canadienne portée disparue aurait été tuée dans l’attaque du Hamas

OTTAWA — La seule citoyenne canadienne qui était toujours portée disparue depuis l’attaque-surprise brutale du Hamas en Israël, le 7 octobre, est décédée, a confirmé sa famille.

Selon un de ses proches, Judih Weinstein Haggai, qui était âgée de 70 ans, est morte le jour de l’attaque initiale du Hamas, lors de laquelle environ 1200 personnes ont perdu la vie et 240 autres ont été prises en otages.

Son corps se trouve toujours dans la bande de Gaza, selon sa famille.

Mme Weinstein Haggai est née dans l’État de New York, aux États-Unis, mais elle est arrivée à Toronto à l’âge de trois ans. Elle a ensuite déménagé en Israël 20 ans plus tard pour vivre avec son mari. Elle possédait les citoyennetés canadienne, israélienne et américaine.

Elle vivait dans le kibboutz Nir Oz, situé à moins de trois kilomètres de la bande de Gaza.

Le kibboutz Nir Oz a écrit jeudi dans un communiqué que Mme Weinstein Haggai était mère de quatre enfants, grand-mère de sept enfants et qu’elle «avait mené de nombreuses initiatives pour faire progresser la paix dans la région».

Mme Weinstein Haggai aidait bénévolement à la fois les Palestiniens et les Israéliens. Elle fabriquait des marionnettes pour aider à enseigner l’anglais aux élèves et publiait souvent des haïkus et des vidéos de méditation sur YouTube.

Le kibboutz a souligné qu’elle avait également enseigné la pleine conscience aux enfants et aux adolescents qui souffrent d’anxiété liée aux tirs de roquettes depuis Gaza.

La fin de l’espoir

En entrevue il y a quelques semaines, les proches de Mme Weinstein Haggai ont raconté à La Presse Canadienne qu’elle et son mari, Gadi Haggai, âgé de 73 ans, se promenaient tôt le matin lorsque le Hamas a lancé son attaque, le 7 octobre.

Mme Weinstein Haggai a ensuite révélé aux membres de sa communauté qu’un militant à moto avait ouvert le feu sur son mari. Elle a quant à elle été gravement blessée.

Son kibboutz, qui est en fait une communauté agricole collective, a tenté d’envoyer une ambulance sur les lieux, mais n’a pas pu le faire avant l’arrivée des militants du Hamas.

Des responsables israéliens ont ensuite indiqué aux membres de la famille de Mme Weinstein Haggai que le signal de son cellulaire avait été détecté dans la bande de Gaza.

La semaine dernière, les autorités israéliennes ont confirmé que le mari de Mme Weinstein Haggai est mort le 7 octobre. Sa famille espérait cependant toujours qu’elle était retenue prisonnière, mais ils ont plus tard appris qu’elle était aussi morte le même jour.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a appris son décès «le cœur lourd», a-t-elle écrit jeudi sur les réseaux sociaux.

«J’ai rencontré sa famille qui l’a décrite comme une personne aimante, gentille et compatissante. Le Canada pleure sa perte avec sa famille et ses proches», a souligné Mme Joly sur la plateforme X.

Les corps toujours à Gaza

Le Centre pour les affaires juives et israéliennes a soutenu que les Juifs de partout au Canada avaient le cœur brisé, après avoir prié pour que Mme Weinstein Haggai soit toujours en vie.

«Judih et son mari Gadi font partie des 129 âmes israéliennes encore détenues par le Hamas», a dénoncé le chef du groupe canadien, Shimon Koffler Fogel.

«Qu’ils soient vivants ou non, ils doivent tous être renvoyés immédiatement et sans condition dans leurs foyers et avec leurs familles en Israël.»

La guerre a déjà coûté la vie à plus de 20 000 Palestiniens, selon les autorités locales, et chassé de leurs foyers environ 85 % des 2,3 millions d’habitants de la bande de Gaza.

Affaires mondiales Canada avait précédemment confirmé la mort de huit Canadiens, dont un au Liban, ainsi que d’une autre personne qui, selon eux, entretenait des liens étroits avec le Canada.

— Avec des informations de l’Associated Press