Guillaume Cliche-Rivard défend son intégrité: «j’ai la conscience très tranquille»

QUÉBEC — Le député Guillaume Cliche-Rivard, de Québec solidaire (QS), a défendu son intégrité mardi.

Il a rendu public un avis de la commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale qui l’autorise à continuer la pratique du droit à temps partiel tout en étant député de Saint-Henri-Sainte-Anne. 

Il se trouve en effet à être dans une situation assez inédite au parlement.     

Il est porte-parole de son parti en matière d’immigration, tout en étant avocat spécialisé en immigration, unique actionnaire d’un bureau d’avocats qu’il continue de gérer, Cliche-Rivard, Avocats, où il agit aussi comme avocat-conseil. 

Il a d’ailleurs régulièrement pris la défense des demandeurs de statut de réfugié, entre autres. 

«Conscience très tranquille»

«J’ai rien à me reprocher, a-t-il assuré en mêlée de presse mardi. Je dors très tranquille, j’ai la conscience très tranquille.»

Dans son avis de 11 pages rendu le 28 juin l’an dernier, la commissaire Ariane Mignolet indique qu’il peut «poursuivre la pratique du droit à temps partiel».

Elle fixe néanmoins de nombreuses balises et l’invite à «faire preuve de prudence».

Le fait d’exercer la pratique du droit pour un cabinet spécialisé en immigration et d’être porte-parole de QS en matière d’immigration «pourrait soulever des enjeux», dit-elle. 

«Il ne doit subsister aucun élément susceptible de faire naître un doute quant à votre objectivité dans l’exercice de votre charge en raison d’une autre activité professionnelle que vous exercez», poursuit-elle.

Elle l’invite en toutes circonstances à prendre en considération «le risque d’une apparence de conflit d’intérêts», éviter ainsi «toute interférence» entre ses responsabilités à titre de député et celles qu’il exerce à titre d’avocat-conseil. 

«Le maintien d’activités professionnelles à titre d’avocat en droit de l’immigration pourrait limiter votre capacité à participer librement à différents débats lors des travaux de l’Assemblée nationale ou d’une commission puisque votre pratique représente pour vous un intérêt personnel et financier distinct» écrit-elle. 

Elle l’a aussi mis en garde sur la confusion des rôles et le risque de se faire reprocher d’agir pour ses intérêts. 

«Vous devrez éviter que l’on puisse vous reprocher d’agir de manière à favoriser vos intérêts personnels en profitant de votre charge de député pour recruter des clients à titre d’avocat. Sur ce point, vous devez être conscient de l’influence que vous pouvez exercer sur les personnes susceptibles de recourir à vos services comme avocat considérant votre notoriété et votre crédibilité en raison de votre statut de député.»

En mêlée de presse, M. Cliche-Rivard a été catégorique. «J’ai respecté ses avis à la lettre», a-t-il conclu.