«Fuck you Simon»: Jolin-Barrette dénonce Alexandre Leduc, qui présente ses excuses

QUÉBEC — Le leader parlementaire de Québec solidaire (QS), Alexandre Leduc, a dit mercredi matin à son homologue du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, d’aller se faire foutre en plein Salon bleu.  

M. Leduc a lancé «fuck you Simon» hors micro, ce qu’ont corroboré à la fois la leader adjointe de l’opposition, Michelle Setlakwe, et la députée caquiste Sylvie D’Amours. 

M. Jolin-Barrette a par la suite carrément remis en question l’aptitude de M. Leduc à exercer ses fonctions de leader parlementaire. 

«J’ai tenu des propos inacceptables envers Simon Jolin-Barrette», a rapidement reconnu M. Leduc sur le réseau X, anciennement Twitter. 

«Mes mots ont dépassé ma pensée et je m’en excuse sincèrement. C’est un collègue que j’apprécie et je vais mieux gérer mes émotions dans le futur.»

Il a par la suite téléphoné à M. Jolin-Barrette pour lui présenter ses excuses.

«J’ai accepté ses excuses», a expliqué M. Jolin-Barrette en mêlée de presse en après-midi, après la séance du conseil des ministres. 

«L’événement est clos, je ne suis pas rancunier. Faute avouée à demi-pardonnée.»

L’échauffourée est survenue après la période de questions, à l’étape des renseignements sur les travaux parlementaires, et la tension s’est alors mise à monter.

M. Leduc revenait sur des propos tenus par sa collègue Christine Labrie la semaine dernière, jugés non parlementaires par la présidente Nathalie Roy, pour demander des éclaircissements. 

M. Jolin-Barrette contestait la pertinence de l’intervention de son adversaire à cette étape des travaux quand tout à coup, M. Leduc s’est emporté. 

«Je n’accepte pas de me faire injurier par Québec solidaire sur un parquet de l’Assemblée nationale lorsque j’exerce mes fonctions de leader du gouvernement, de me faire dire: ‘fuck you Simon!’», a dénoncé M. Jolin-Barrette.  

«Tout le monde a compris ici. (…) Ce sont des propos radicaux, irrespectueux. (…) En français, ça veut dire: ‘va te faire foutre, Simon!’» 

«Heureusement, je n’ai pas entendu ces propos», s’est défendue la vice-présidente de l’Assemblée, Chantal Soucy, qui modérait alors les travaux. 

«Mais je rappelle qu’il est inacceptable de tenir ces propos-là en cette Chambre.»

Même de l’autre côté des banquettes du gouvernement, la leader parlementaire adjointe de l’opposition officielle, Michelle Setlakwe, est venue cautionner les protestations de M. Jolin-Barrette. 

«Les propos ont été très clairs, inadmissibles, indignes, ils ne doivent jamais être prononcés entre collègues, c’est ce qu’on enseigne à nos enfants, et surtout pas dans l’enceinte du Salon bleu. Ça doit être dénoncé.»

En fin de session parlementaire, après de longues semaines de travaux, il arrive que des élus soient davantage irrités et lèvent le ton, année après année. 

«Je comprends que les gens sont fatigués, on est en fin de session», a d’ailleurs reconnu M. Jolin-Barrette, en ajoutant toutefois que c’était la «première fois que je me fais envoyer promener de façon vulgaire».