Front commun: après 2 semaines sur 5, les votes favorables se multiplient

MONTRÉAL — Après deux semaines d’assemblées sur cinq, les ententes de principe des syndicats du front commun du secteur public ont été couramment entérinées par ceux qui ont déjà voté.

Les différents syndicats de la CSQ, de la CSN, de l’APTS et de la FTQ, qui forment le front commun, représentant 420 000 travailleurs dans la santé et l’éducation, sont appelés à se prononcer jusqu’au 21 février.

Par exemple, à l’imposante Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN, l’appui va de 72 à 100 % en faveur de l’entente, rapportait-on vendredi.

À l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), les consultations avaient été menées dans neuf unités d’accréditation sur 49. Toutes ont adopté l’entente de principe, dans des proportions variant de 57 % à 82 %.

Au Syndicat québécois des employés de service (SQEES) affilié à la FTQ, les votes en faveur de l’entente vont de 70 % à 96 %.

Éducation

À la CSQ, chez les enseignants du collégial, six syndicats sur 16 ont voté et tous sont en faveur de l’entente. Chez les employés de soutien au collégial à la CSQ, six ont voté sur 14, tous en faveur.

À la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), affiliée à la CSQ, qui représente la majorité des enseignants du primaire et du secondaire au Québec, quelques résultats ont déjà filtré. Les quatre syndicats du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont voté en faveur de l’entente.

Aux Vieilles-Forges, à Trois-Rivières, l’entente intersectorielle, portant sur les salaires et le régime de retraite, a été appuyée à 88 %, mais l’entente sectorielle, portant sur la composition de la classe et la tâche des enseignants, a reçu un vote défavorable de 50,2 %.

Vendredi, la FSE affirmait rester «prudente» parce qu’il reste encore plusieurs assemblées à venir dans les prochaines semaines. «Des enseignants reconnaissent des avancées; d’autres soulignent leur déception au regard de ce que le gouvernement a offert quant à la composition de la classe», a fait savoir la FSE. 

Chez les employés du soutien scolaire de la CSQ, 12 sur 18 ont voté, soit neuf en faveur et trois contre.

Chez les professionnels du milieu scolaire de la CSQ, neuf sur neuf ont voté en faveur.

Et la FAE

Pendant ce temps, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) qui représente les autres enseignants du primaire et du secondaire, et qui ne fait pas partie du front commun, se trouve dans une situation délicate. Quatre de ses syndicats ont approuvé son entente de principe et quatre l’ont rejetée.

La FAE et la FSE ont les mêmes augmentations de salaire, mais pas tout à fait la même entente sur les conditions de travail. Les ententes diffèrent surtout sur la composition de la classe et les moyens pris pour alléger la tâche des enseignants.

En entrevue à la radio de Radio-Canada, l’ancien président de la FAE, Sylvain Mallette, a rapporté que l’entente de la FSE-CSQ contenait des gains que la FAE n’avait pas obtenus. Il a cité comme exemple le fait que la FSE avait pu conserver une clause prévoyant la libération d’un enseignant qui sert de mentor, ce que la FAE n’a pu avoir, selon lui.

M. Mallette a soutenu que le gouvernement avait ainsi voulu «remercier» la FSE et «punir» la FAE pour avoir fait la grève durant 22 jours, alors que la FSE ne l’a faite que pendant huit jours.

Ce commentaire de l’ex-président de la FAE a fait réagir la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel. «L’affirmation voulant que le gouvernement ait voulu punir la FAE est sans fondement. Je respecte le processus de vote, mais rectifions les faits: les syndicats qui représentent les enseignants ont été traités équitablement. Chaque entente a ses particularités, qui tiennent compte des pistes de solutions formulées par les syndicats, mais l’équité entre les enseignants n’est pas négociable, peu importe l’affiliation syndicale. Il n’y aura pas deux catégories d’enseignants au Québec», a-t-elle commenté.

L’ancien président de la FAE a aussi critiqué la stratégie de l’organisation, affirmant qu’elle aurait dû interrompre la grève générale illimitée après un certain temps. Il croit possible, si les membres de la FAE rejettent majoritairement l’entente, de retourner négocier avec Québec pour obtenir une meilleure entente, sans recourir de nouveau à la grève illimitée.