Ford défend les nominations politiques au comité de sélection des juges ontariens

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, défend la nomination par son gouvernement de deux anciens membres de son personnel à un comité qui aide à sélectionner les juges provinciaux. Il a affirmé qu’il ne mettra pas de libéraux ou de néo-démocrates à ces postes.

Le Toronto Star a d’abord rapporté que Matthew Bondy, ancien chef de cabinet adjoint de M. Ford, est le président du comité consultatif sur les nominations judiciaires, et que Brock Vandrick, ancien directeur des relations avec les parties prenantes de M. Ford, fait partie du comité.

Les nominations sont faites par le procureur général Doug Downey, et M. Ford a rappelé vendredi que son gouvernement avait été élu «pour recruter des personnes partageant les mêmes idées».

«Je ne nommerai pas un néo-démocrate ou un libéral», a-t-il lancé en réponse à une question lors d’une conférence de presse à Brampton, en Ontario.

Doug Ford a laissé entendre que les juges étaient trop indulgents envers les criminels et libéraient les gens sous caution trop souvent. Il souhaite que davantage de fonctionnaires judiciaires soient nommés pour maintenir les gens en prison.

«Comment aimeriez-vous découvrir que la personne qui a défoncé votre porte, qui a mis un pistolet sur votre tempe est dans la rue le lendemain ? a-t-il argué. C’est inacceptable. Donc chaque nomination que je peux trouver des juges durs, des juges de paix durs pour garder les gars en prison. Je vais le faire. De fait, cela fait partie de la démocratie. Vous avez voté pour un parti.»

Le comité – composé de trois juges, de trois avocats et de sept membres du public – examine les demandes et mène des entrevues avec les juges potentiels de la Cour de l’Ontario, puis envoie une liste classée de ses recommandations au procureur général, qui nomme une personne à partir de cette liste.

Kristyn Wong-Tam, porte-parole du NPD pour le bureau du procureur général, a écrit dans une déclaration que ces nominations soulèvent de sérieuses inquiétudes quant à l’impartialité du processus de nomination des juges.

«Sous ce gouvernement, nous avons vu notre système judiciaire sombrer dans le chaos, a pointé Mme Wong-Tam. Nous avons vu des affaires graves être rejetées en raison du manque de ressources, des victimes contraintes de revivre leur traumatisme en raison de retards répétés. Au lieu de réparer le désordre dans nos tribunaux, le procureur général s’efforce d’utiliser sa majorité afin de procéder des nominations partisanes et d’éroder la confiance des gens dans notre système judiciaire.»