Des hypothèses d’ententes sectorielles conclues avec Québec en santé et en éducation

MONTRÉAL — La Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN (FSSS-CSN), est parvenue à une «hypothèse d’entente de principe» sectorielle avec Québec, a annoncé le syndicat samedi soir sur sa page Facebook. Plus tard en soirée, des syndicats du domaine de l’éducation ont également dévoilé être parvenus à une entente avec le gouvernement.

Ces événements surviennent une journée après que la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), affiliée à la CSQ, ainsi que l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ) ont entériné une proposition de règlement sectoriel avec le gouvernement Legault dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives. 

«Le comité de négociation de la FSSS-CSN est parvenu à une hypothèse d’entente de principe avec le Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) sur les matières sectorielles touchant les conditions de travail des travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux», a indiqué le syndicat sur sa page Facebook. 

Le gouvernement du Québec a confirmé l’entente avec la FSSS-CSN dans un communiqué diffusé samedi soir. 

«Les diverses mesures convenues permettent, notamment, une meilleure conciliation du travail et de la vie personnelle, d’améliorer l’offre de service pendant les quarts de travail défavorables avec de meilleures conditions de travail et d’assurer une organisation du travail plus souple», a indiqué le document diffusé par le cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel. 

La FSSS-CSN a précisé que l’hypothèse d’entente sera divulguée aux délégués syndicaux «le plus rapidement possible», au moment où une hypothèse d’entente de principe sera présentée à la table centrale de négociation, dite intersectorielle. 

Le front commun, qui comprend la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS, qui représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur, négocie notamment les salaires à la table centrale. 

«Malgré l’hypothèse d’entente sectorielle survenue entre la FSSS-CSN et le CPNSSS, le problème reste entier en ce qui a trait aux enjeux de table centrale», a affirmé la FSSS-CSN dans sa publication sur les réseaux sociaux, soulignant que les «enjeux salariaux devront être réglés afin d’éviter une grève générale illimitée du Front commun en début d’année 2024». 

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), qui représente notamment des milliers d’infirmières, a affirmé dans une publication transmise sur sa page Facebook avoir pris connaissance du règlement sectoriel de la FSSS-CSN. 

«Du côté de la FIQ, la négociation se poursuit avec le gouvernement, en présence du conciliateur, depuis sa nomination mardi dernier», a précisé le syndicat dans la même publication. 

Des ententes sectorielles en éducation

Vers 21h samedi, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec affiliée à la CSQ (FPPE-CSQ) a annoncé une proposition de règlement sectorielle pour les 58 centres de services scolaires francophones qu’elle représente. 

«Cette proposition vise les conditions de travail sectorielles du personnel professionnel et sera présentée au Conseil fédéral de la fédération le 27 décembre prochain», a indiqué le syndicat dans un communiqué. Le conseil doit entériner cette proposition de règlement pour qu’elle soit présentée aux membres.

«La Fédération continue de négocier les conventions collectives de ses membres des Commissions scolaires anglophones, Crie et Kativik», a précisé la FPPE-CSQ.

La Fédération du personnel professionnel des collèges, également affiliée à la CSQ (FPPC-CSQ), a aussi affirmé, samedi en soirée, avoir conclu une entente de principe sectorielle. 

«Réunis en conseil fédéral, les délégués des 38 syndicats affiliés ont approuvé une entente de principe sectorielle», a annoncé le président de la FPPC-CSQ, Éric Cyr, dans une vidéo publiée sur la page Facebook du syndicat. 

«Il reste à régler en intersectoriel les assurances, les salaires, la retraite, les disparités régionales, les droits parentaux, notamment», a-t-il ajouté. 

M. Cyr a précisé que les membres de la FPPC seront informés des détails de cette entente sectorielle lorsqu’une entente intersectorielle sera conclue avec le gouvernement. 

«Les diverses mesures convenues permettront notamment d’améliorer les services aux étudiantes et aux étudiants, de rendre les conditions de travail plus attractives et d’améliorer le quotidien des professionnelles et professionnels», a fait valoir le cabinet de la ministre LeBel par voie de communiqué, confirmant également l’entente entre Québec et la FPPC. 

Blitz en vue avec la FAE

La pression s’accroît maintenant sur laFédération autonome de l’enseignement (FAE), qui ne fait pas partie du front commun et dont les 66 000 membres sont en grève générale illimitée depuis le 23 novembre, et ce, sans fonds de grève.

«On n’est pas encore entrée dans un «blitz», «mais ça s’en vient», a assuré sa présidente, Mélanie Hubert, dans une vidéo diffusée sur Facebook vendredi en fin d’avant-midi.

«Pour le moment, on ne connaît pas le contenu de l’entente conclue avec la FSE, mais on va évaluer l’impact que cette entente aura sur notre propre négociation. Ça ne change rien à nos objectifs (…) Ça n’enlève rien à nos revendications à nous», affirme Mme Hubert dans la vidéo.

La FAE se dit donc prête à s’engager dans des négociations intensives, «mais pas aux conditions imposées».

«On a fait 22 jours de (grève générale illimitée), et ce n’est certainement pas pour nous laisser dicter notre conduite», a plaidé Mme Hubert.

Plus tard vendredi, dans un communiqué, Mme Hubert a affirmé que la grève générale illimitée des profs de la FAE «se poursuivra au retour des Fêtes» puisque «les sujets imposés (par le gouvernement) ne permettaient pas d’atteindre une entente satisfaisante pour l’instant».

«La Fédération et ses équipes de travail demeurent disponibles pour négocier pendant toute la période du congé des Fêtes, s’il le faut», souligne-t-on.

Dans sa vidéo sur Facebook, la présidente de la FAE a également affirmé qu’il semble que les négociations vont «repartir assez intensivement dans les prochaines heures».