Des groupes d’étudiants réclament des campus plus sécuritaires en Ontario

Des associations étudiantes de l’Ontario demandent au gouvernement provincial d’en faire plus pour lutter contre la violence fondée sur le sexe sur les campus à la suite d’une triple attaque au couteau à l’Université de Waterloo. Un drame qui, selon la police, était motivé par la haine.

Un professeur de l’Université de Waterloo et deux étudiants ont été hospitalisés après avoir été poignardés, à la fin juin, pendant un cours d’études sur le genre. La police allègue qu’il s’agissait d’un acte planifié et motivé par la haine liée à l’expression de genre et à l’identité de genre.

Katie Traynor, vice-présidente de la Waterloo Undergraduate Student Association, salue la réaction de l’université jusqu’à présent, mais affirme que d’autres actions doivent être entreprises.

Elle dit que cela implique notamment de communiquer et d’interagir régulièrement avec des étudiants et des groupes qui amplifient la voix des personnes marginalisées.

Le président et le doyen de l’université ont organisé lundi des rencontres pour le personnel et les étudiants afin d’entendre leurs préoccupations dans la foulée de l’attaque.

Les dirigeants de l’association des étudiants de premier cycle de l’Université de Waterloo et de l’Ontario Undergraduate Student Alliance (OUSA) demandent que la province ordonne aux universités de procéder à une évaluation annuelle de la sécurité de leurs campus et de créer un programme de formation tenant compte des traumatismes pouvant avoir été vécus par des victimes, entre autres recommandations.

«C’est essentiel pour cultiver une culture où la prévention est la norme et où la société en tant que collectif peut mieux se protéger les uns les autres pour atténuer les dommages dans des environnements où les étudiants peuvent se sentir libres et en sécurité», a déclaré la présidente de l’OUSA, Vivian Chiem.

«Ce qui s’est passé à Waterloo est tragique et révélateur des sentiments croissants dans un monde qui cible et nuit aux personnes de la communauté LGBTQIA+», a-t-elle ajouté.

La police régionale de Waterloo a accusé un étudiant international de 24 ans récemment diplômé de plusieurs infractions à l’arme blanche de l’Université de Waterloo, dont trois chefs de voies de fait graves. Sa prochaine date d’audience est le 25 juillet.

Lundi, les dirigeants étudiants ont déclaré que même si le coup de couteau était choquant, la prétendue motivation haineuse impliquée ne l’était pas.

«Les résultats de notre (récent) sondage semestriel – qui représente 160 000 étudiants à travers la province – montrent que 50 % des étudiants bispirituels et LGBTQI+ ne se sentent pas complètement en sécurité sur le campus, 7 % d’entre eux ne se sentant pas du tout en sécurité», a indiqué Mme Chiem.

La police au Canada a déclaré avoir remarqué une augmentation des attaques contre les membres de la communauté LGBTQ.

Selon Mme Chiem, l’environnement hostile causait des problèmes de santé mentale chez les étudiants LGBTQ.

«C’est inacceptable et les gouvernements provinciaux doivent agir rapidement et efficacement pour s’assurer que ceux qui poursuivent et dispensent une éducation sont en sécurité», a déclaré Mme Chiem.

Le gouvernement de l’Ontario n’a pas immédiatement répondu à une demande pour commenter les requêtes des groupes d’étudiants lundi après-midi.