Denis Coderre confirme qu’il songe à briguer la chefferie du Parti libéral du Québec

L’ex-maire de Montréal Denis Coderre confirme qu’il songe sérieusement à un retour en politique active et qu’il envisage cette fois de le faire en briguant la chefferie du Parti libéral du Québec.

Dans une chronique radio préenregistrée par le principal intéressé, ce dernier affirme qu’il y pense et que «oui», «c’est sérieux».

«Est-ce que je suis controversé? Au coton. Est-ce que je suis connu? Je cherche encore le 5 % qui ne me connaît pas», peut-on l’entendre dire dans l’enregistrement diffusé mercredi sur les ondes du FM93.

La chronique intégrale a ensuite été mise en ligne par la station locale montréalaise CKVL, où M. Coderre est un collaborateur régulier.

L’ex-élu a précisé que sa décision n’est pas encore prise et qu’elle sera mûrement réfléchie.

«Est-ce que j’ai changé? Non, je ne changerai pas, mais je ne fais pas la même erreur deux fois. Un coup que tu te mets la main sur le poêle et que tu t’es brûlé une fois, tu comprends», a-t-il illustré.

Avant d’être maire de Montréal, M. Coderre a été député et ministre fédéral au sein du Parti libéral du Canada. Il a représenté la circonscription de Bourassa jusqu’en 2013, moment où il a quitté la Chambre des communes.

Le bruit courrait depuis mercredi matin que l’ancien politicien envisageait de se porter candidat à la succession de Dominique Anglade, qui a renoncé à la chefferie du PLQ peu de temps après sa défaite électorale, il y a environ un an. L’élu Marc Tanguay assure l’intérim.

Depuis la démission de Mme Anglade, les potentiels candidats à la direction du PLQ ont été loin de se bousculer au portillon pour manifester leur intérêt.

Le député provincial de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin, est pour l’instant le seul à s’être affiché comme étant intéressé à se lancer.

Le député fédéral Joël Lightbound, qui représente la circonscription de Louis-Hébert, à Québec, n’a pas fermé la porte.

L’ancien directeur des communications de Mme Anglade, Jérémy Ghio, croit que le fait que peu d’aspirants chefs se sont déclarés pourrait être un attrait aux yeux de M. Coderre.

Il considère toutefois qu’un couronnement à la chefferie serait «un cadeau empoisonné».

«Ça peut être intéressant pour n’importe quel candidat de se faire élire sans course. C’est moins d’énergie, moins de ressources, mais c’est aussi moins de crédibilité et c’est d’avoir les coudées moins franches», croit M. Ghio, aujourd’hui directeur pour la firme de conseil TACT.

L’ancien conseiller de Mme Anglade note que cette dernière avait vécu un couronnement. «Ce qui fait en sorte que chaque décision un peu controversée pour certains militants est remise en question et le chef ou la cheffe (…) voit ses idées novatrices être remises en question constamment», dit-il.

Selon M. Ghio, il serait bénéfique pour l’avenir du PLQ qu’une course ait lieu, que d’autres candidats se manifestent et qu’un brassage d’idées s’opère.

En entrevue avec La Presse Canadienne, il a émis un doute quant à la capacité de M. Coderre d’incarner le renouveau. «Le recyclage, c’est une bonne solution pour sauver la planète. Ce n’est pas toujours une bonne solution pour sauver des partis politiques.»

Quoi qu’il en soit, il estime que l’ex-maire de Montréal est un candidat «de haut calibre». Ce dernier aura toutefois le défi, à son avis, de rallier le soutien de jeunes militants libéraux.

M. Ghio mentionne que l’élection du prochain chef libéral sera basée sur un système de pointage dans lequel le vote des 25 ans et moins est important.

«Si on veut refaire la barque du Parti libéral du Québec et la ramener à flot, on ne peut pas faire ça sans les jeunes», poursuit-il.

L’ex-conseiller politique affirme que ces Québécois ne connaissent pas M. Coderre et qu’il a donc «bien hâte de voir quelle serait sa stratégie pour aller chercher ce pan de l’électorat».

L’élection au leadership du PLQ doit avoir lieu en 2025.