De l’espoir pour la patinoire du canal Rideau, qui n’a jamais ouvert l’hiver dernier

OTTAWA — David Phillips, climatologue principal à Environnement Canada, a bon espoir que la célèbre patinoire du canal Rideau, à Ottawa, pourra ouvrir cette année, malgré un hiver qui ne collabore pas beaucoup jusqu’ici pour la formation de glace. 

L’hiver dernier, la chaleur inhabituelle avait empêché l’ouverture de la célèbre patinoire de la capitale fédérale — pour la première fois en plus de cinquante ans d’histoire. Alors qu’Ottawa a connu un mois de décembre presque sans neige et beaucoup plus chaud à l’habitude, le doute plane. 

Les températures plus chaudes partout au Canada jusqu’ici cet hiver ont reporté certaines activités, mais M. Phillips affirme qu’on prévoit maintenant du temps glacial en direction du Canada.

Selon lui, c’est ce qui doit se produire avant qu’une ville comme Ottawa connaisse des températures vraiment hivernales.

«J’ai l’impression qu’il y a encore beaucoup de froid à venir, a-t-il affirmé. On ne peut pas avoir l’hiver à Ottawa tant qu’il n’arrive pas à Tuktoyaktuk… le Nord doit geler.»

Celui-ci avance qu’Ottawa a subi un décembre encore plus chaud en 2015, mais que la patinoire a tout de même pu ouvrir quand les températures ont chuté en janvier et en février. Il a souligné que 70 % des journées surviennent après le 1er janvier.

Pour que la patinoire du canal Rideau soit ouverte, la glace doit atteindre au moins 30 centimètres, ce qui nécessite de 10 à 14 jours de températures qui se situent entre -10°C et -20°C.

Après l’annulation de l’année dernière, la Commission de la capitale nationale (CCN) a adopté certaines mesures pour se préparer à des conditions météorologiques potentiellement plus douces. On a notamment pensé à inonder le canal Rideau plus tôt à l’automne, afin que la glace ait plus de temps pour se former.

Une partie de l’optimisme de M. Phillips repose sur les leçons que les ingénieurs travaillant sur le canal ont tirées de l’année dernière, notamment sur la façon de damer la glace et de la faire durer plus longtemps.

«Il ne faut pas s’en remettre à Mère Nature. Il faut vraiment s’en occuper», a-t-il affirmé.

Quant à elle, la CCN évalue et se prépare aux impacts du changement climatique sur ses actifs et opérations depuis plusieurs années, selon Sofia Benjelloun, porte-parole de l’organisation. «La saison dernière nous a beaucoup appris sur les effets des hivers plus doux sur la patinoire.»

Sofia Benjelloun a indiqué que les préparatifs pour l’ouverture du canal en vue de sa 54e saison sont en cours. La CCN a dépensé près d’un million pour préparer son ouverture l’année dernière, avant d’annoncer à la fin février que celle-ci resterait fermée.

La patinoire de 7,8 kilomètres est la plus grande patinoire au monde et un attrait touristique prisé. Selon Catherine Callary, vice-présidente du développement des destinations à Tourisme Ottawa, la ville n’a pas connu de forte baisse du tourisme lorsque le canal a été fermé.

Elle soutient que, l’an dernier, le nombre de visiteurs lors du Bal de Neige, le festival d’hiver annuel, était comparable à celui de 2019 et 2020.

Catherine Callary a ajouté que «les doigts demeurent croisés» pour que la patinoire soit ouverte cette année.