«Chaque jour compte» : Trans Mountain attend la décision de la Régie de l’énergie

CALGARY — La Régie de l’énergie du Canada rendra sa décision «en temps voulu», après avoir entendu vendredi les arguments de l’entreprise construisant l’agrandissement du pipeline Trans Mountain en lien avec sa demande de modification de matériel. 

Lors d’une audience à Calgary, la société d’État à l’origine du projet a exhorté l’organisme de réglementation à prendre rapidement une décision quant à savoir si la modification de la taille, l’épaisseur et le revêtement d’une section de pipeline de 2,3 kilomètres entre les communautés de Hope et Chilliwack, en Colombie-Britannique, sera acceptée.

L’avocat de Trans Mountain, Sander Duncanson, a déclaré lors de l’audience que pour chaque semaine de retard, l’entreprise s’attend à perdre 50 millions $ en revenus pétroliers.

«La commission doit garder à l’esprit que chaque jour compte désormais», a soulevé Me Duncanson.

«Une semaine supplémentaire de délibérations, ou une condition exigeant une semaine supplémentaire ou deux avant que Trans Mountain puisse commencer l’agrandissement peut ne pas sembler très grave, mais cela aura des impacts réels et matériels.»

Trans Mountain fait une course contre la montre pour achever le projet d’agrandissement, qui portera la capacité du seul pipeline qui va vers la côte ouest du Canada à 890 000 barils par jour, contre 300 000 actuellement.

Le projet devait être terminé au premier trimestre de cette année, mais l’entreprise a rencontré des difficultés de forage dans des roches massives en Colombie-Britannique.

Sa demande initiale d’utiliser une taille de canalisation différente pour l’emplacement en question a été rejetée par la Régie de l’énergie, en raison de préoccupations concernant la qualité et l’intégrité du pipeline.

L’entreprise a demandé à l’organisme de réglementation de reconsidérer sa décision, affirmant en décembre que le projet pourrait être confronté au pire scénario, soit un retard de deux ans, si elle n’était pas autorisée à modifier ses plans de construction.

Vendredi, Trans Mountain a fait valoir qu’elle pouvait répondre à toutes les préoccupations de l’organisme de réglementation concernant l’approvisionnement et l’intégrité des canalisations de tailles différentes et a exhorté la régie à éviter d’imposer des conditions qui entraîneraient un retard «important» dans le projet.

La société d’État a déclaré que le pipeline pourrait entrer en service un mois après la fin des travaux mécaniques du projet.

Le pipeline appartient au gouvernement fédéral, qui l’a acheté en 2018, après que l’ancien propriétaire Kinder Morgan Canada a menacé d’abandonner le projet d’agrandissement face à l’opposition des environnementalistes et aux obstacles réglementaires.

L’aboutissement des travaux est très attendu par l’industrie pétrolière canadienne, qui se prépare à augmenter sa production dans l’attente d’une capacité d’exportation supplémentaire.

Les coûts du projet ont grimpé au cours de la construction, d’abord estimés à 5,4 milliards $, et plus récemment à 30,9 milliards $.

Trans Mountain a imputé l’augmentation des coûts à un certain nombre de facteurs, notamment l’évolution des exigences de conformité, les exigences en matière d’indemnisation, les conditions météorologiques extrêmes et le terrain difficile.

«Lorsque vous travaillez dans un environnement difficile techniquement, des événements imprévus surviennent parfois», a affirmé Me Duncanson, vendredi.