Assurance-médicaments: les libéraux et les néo-démocrates s’entendent à temps

OTTAWA — Les libéraux et les néo-démocrates se sont entendus sur un projet d’assurance-médicaments, au terme de négociations essentielles à la survie de l’accord censé maintenir au pouvoir le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau jusqu’en 2025.

Une source néo-démocrate bien au fait des discussions ainsi qu’un représentant gouvernemental l’ont indiqué vendredi à La Presse Canadienne.

La Presse Canadienne a accordé l’anonymat à ses deux sources puisqu’elles n’étaient pas autorisées à parler publiquement du dossier. L’échéance imminente du 1er mars qui avait été fixée pour le dépôt d’une pièce législative sur l’assurance-médicaments sera donc assurément respectée.

Selon la source néo-démocrate,le projet de loi à être présenté par les libéraux mentionne que la couverture des contraceptifs aura lieu dans un premier temps sous un programme universel à payeur unique. Il en ira de même pour«la plupart» des médicaments destinés à traiter le diabète de type 1 et 2, a-t-on indiqué.

«On s’attend à voir des résultats plus tard en 2024», a affirmé cette source en précisant que cette échéance n’est pas mentionnée dans le projet de loi.

Selon elle, les libéraux se sont engagés à commencer rapidement des négociations nécessaires avec les provinces et les territoires pour que la première phase convenue devienne réalité.

Le projet de loi définira aussi le cadre pour que, à plus long terme, un système complet d’assurance-médicaments universel soit mis en place.

À ce niveau, le Nouveau Parti démocratique (NPD) a soutenu que la pièce législative spécifiera que la formule retenue devra respecter la Loi canadienne sur la santé. On a insisté sur le fait que cette loi prévoit l’universalité pour qu’une province reçoive du fédéral sa «pleine contribution pécuniaire» pour les services de santé qu’elle livre.

Le NPD milite pour un système d’assurance-médicaments universel à payeur unique, tel que recommandé dans un rapport de 2019 qui avait été commandé par le gouvernement Trudeau.

L’accord «de soutien et de confiance» liant les néo-démocrates aux libéraux prévoyait initialement l’adoption d’une loi sur l’assurance-médicaments avant la fin de l’année dernière.

Les formations politiques se sont entendues en décembre pour repousser le délai au 1er mars et que le projet de loi ne soit que déposé d’ici là.

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a fait valoir mercredi que son parti a profité du sursis accordé pour demander davantage, c’est-à-dire la couverture, à plus court terme, de contraceptifs et de médicaments prescrits à des personnes diabétiques.

Vendredi, la source néo-démocrate a indiqué que la liste de médicaments qui doivent être couverts dans un premier temps inclut, au chapitre du diabète, toutes les sortes d’insuline, mais exclut l’Ozempic. 

L’actualité des derniers mois a démontré qu’au Canada, de nombreux médecins ont prescrit de l’Ozempic à leurs patients pour les aider à perdre du poids.

Au niveau de la planification des naissances, on retrouve les moyens contraceptifs obtenus par prescription, comme les traitements hormonaux, les anovulants, le stérilet et la «pilule du lendemain». La sélection correspond, a-t-on dit, à la couverture offerte par la Colombie-Britannique.

Un fonds est aussi prévu pour étendre la couverture à de l’équipement utilisé par les personnes diabétiques pour mesurer leur glycémie, c’est-à-dire le taux de glucose dans leur sang.