Un tribunal russe ordonne l’arrestation d’un écrivain pour son soutien à l’Ukraine

MOSCOU — Un tribunal de Moscou a ordonné mardi l’arrestation d’un romancier à succès et dissident, accusé de «justification du terrorisme», deux mois après que deux militants pro-Kremlin l’eurent piégé pour qu’il exprime son soutien à l’Ukraine lors d’un appel téléphonique.

Le tribunal du district de Basmanny à Moscou a ordonné que Grigori Chkhartishvili, connu sous le nom de plume Boris Akounine et vivant à l’étranger, soit placé en détention une fois arrêté.

En décembre, les autorités russes ont ajouté l’écrivain russo-géorgien au registre russe des «extrémistes et terroristes» à la suite de cet appel, dans lequel deux farceurs surnommés Vovan et Lexus se faisaient passer pour des responsables ukrainiens. Une affaire criminelle a été ouverte contre M. Akounine pour «discrédit de l’armée» – en particulier pour «justification du terrorisme» et diffusion de «fausses nouvelles» sur l’armée russe.

Le discrédit de l’armée russe constitue une infraction criminelle en vertu d’une loi adoptée après l’envoi de troupes russes en Ukraine en février 2022. La loi est régulièrement utilisée contre les détracteurs du Kremlin – même s’il est peu probable que M. Akounine, qui vit à Londres, soit placé en détention.

Après que les autorités eurent qualifié Boris Akounine d’extrémiste, l’un des principaux éditeurs russes, AST, a annoncé qu’il suspendait l’impression et la vente de ses livres.

Dans une déclaration en ligne, M. Akounine a décrit la décision de son éditeur comme «une étape importante», affirmant que les écrivains russes n’avaient pas été accusés de terrorisme depuis les purges du dictateur soviétique Joseph Staline.