Le Massachusetts conteste l’éligibilité de Donald Trump aux primaires républicaines

BOSTON — Cinq électeurs républicains et démocrates du Massachusetts ont emboité le pas d’autres États qui contestent l’éligibilité de l’ancien président Donald Trump aux élections primaires républicaines, affirmant qu’il n’est pas éligible à exercer ses fonctions parce qu’il a encouragé et n’a pas assez agi afin de mettre fin à l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021.

La contestation a été déposée jeudi soir auprès du bureau du secrétaire d’État du Massachusetts, William Galvin, en prévision de la primaire républicaine du 5 mars. La Commission nationale des élections doit se prononcer sur la contestation d’ici le 29 janvier.

Cette contestation, similaire à celles déposées dans plus d’une douzaine d’États, s’appuie sur le 14e amendement de la Constitution. Cet amendement interdit quiconque d’exercer des fonctions publiques s’il a prêté serment de défendre la Constitution et qui a ensuite «pris part à une insurrection ou à une rébellion» contre le pays ou fourni de l’«aide ou du réconfort» à ses ennemis.

Dans leur objection de 91 pages, les électeurs du Massachusetts ont fait valoir que Donald Trump devrait être disqualifié de la présidence parce qu’il a exhorté ses partisans à marcher vers le Capitole le 6 janvier 2021 pour intimider le Congrès et l’ancien vice-président Mike Pence. L’objection soutient que M. Trump «s’est délecté de l’insurrection et a délibérément refusé de l’arrêter» et cite ses efforts d’annuler le résultat des élections.

«Donald Trump a violé son serment et incité à une violente insurrection qui a attaqué le Capitole des États-Unis, menacé d’assassinat le vice-président ainsi que les membres du Congrès et perturbé le transfert pacifique du pouvoir pour la première fois dans l’histoire de notre pays», a écrit Ron Fein, directeur juridique de Free Speech For People, qui a mené les efforts visant à empêcher Donald Trump de participer aux prochaines élections. «Nos prédécesseurs ont compris que les insurgés qui violeraient leur serment recommenceraient, et feraient pire encore s’ils étaient autorisés à revenir au pouvoir, c’est pourquoi ils ont adopté la clause de disqualification en cas d’insurrection, pour protéger la république de gens comme Trump.»

Le Parti républicain du Massachusetts a répondu à cette contestation sur X, anciennement Twitter, en soutenant qu’il s’opposait à cette tentative visant à destituer Donald Trump par «décret administratif».

«Nous pensons que la disqualification d’un candidat à la présidentielle par des manœuvres juridiques crée un dangereux précédent pour la démocratie, a écrit le parti. La démocratie exige que les électeurs soient l’arbitre ultime de qui est apte à exercer un mandat.»

Les autorités du Colorado et du Maine ont déjà exclu le nom de Donald Trump des bulletins de vote pour les élections primaires. Ce dernier a demandé mercredi à la Cour suprême des États-Unis d’annuler la décision de décembre de la Cour suprême du Colorado qui a retiré son nom du scrutin de l’État. Vendredi, la Cour suprême des États-Unis a affirmé qu’elle statuera sur la question.

Le 2 janvier 2024, Donald Trump a également fait appel d’une décision de la secrétaire d’État du Maine lui interdisant de participer au scrutin pour les primaires de l’État en raison de son rôle dans l’assaut du 6 janvier 2021 contre le Capitole.