L’administration Biden refuse de commenter la mise en accusation de Donald Trump

WASHINGTON — Le président Joe Biden a donné le ton à l’approche de son administration face à l’inculpation de l’ancien président Donald Trump, vendredi, par un refus ferme de commenter l’affaire.

La vice-présidente Kamala Harris et l’attachée de presse de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, ont refusé séparément de se prononcer.

Les deux ont justifié leur décision par le fait que le dossier est en évolution.

«Écoutez, nous n’allons tout simplement pas commenter une affaire en cours, et je vais en rester là», a déclaré Mme Jean-Pierre aux journalistes sur Air Force One en route vers le Mississippi, où le président se rendait pour constater les dégâts d’une récente tempête.

Donald Trump a été inculpé par un grand jury de Manhattan, jeudi, faisant de lui le premier ancien président américain à devoir faire face à des accusations criminelles. Cela pourrait nuire à ses chances d’être reporté à la Maison-Blanche en 2024.

Les accusations demeuraient sous scellés, mais l’enquête a porté sur des paiements qui auraient servi lors de la campagne électorale de 2016 à acheter le silence d’une femme prétendant avoir eu une relation adultère avec lui.

M. Trump, qui a nié tout acte répréhensible et a attaqué à plusieurs reprises l’enquête, a qualifié l’acte d’accusation de «persécution politique». Il a prédit qu’elle nuirait aux démocrates en 2024.

Certains républicains du Congrès se sont rangés derrière l’ancien président. Les représentants Jim Jordan, James Comer et Bryan Steil ont critiqué l’enquête du grand jury comme un «abus de pouvoir sans précédent».

Le bureau du procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg, a d’ailleurs défendu le dossier dans une lettre adressée aux républicains de la Chambre des représentants, qualifiant leurs critiques «d’inutiles et injustifiées».

La lettre est le seul commentaire public substantiel sur l’affaire du bureau de M. Bragg depuis l’acte d’accusation de jeudi.

«Pire encore, sur la base de votre collaboration apparemment étroite avec M. Trump pour attaquer ce bureau et le processus du grand jury, il semble que vous agissiez plus comme un avocat de la défense criminelle essayant de rassembler des preuves pour un client plutôt qu’un organe législatif cherchant à obtenir un résultat législatif légitime», a-t-il déploré.

M. Bragg n’a pas répondu aux questions des journalistes sur l’acte d’accusation contre Donald Trump vendredi matin, après avoir assisté à une audience de détermination de la peine très médiatisée dans une autre affaire.