La police intervient sur des campus aux États-Unis en marge des manifestations

NEW YORK — La manifestation propalestinienne qui a paralysé l’Université Columbia, à New York, s’est terminée de façon dramatique lorsque des policiers équipés de boucliers antiémeute ont fait irruption dans un bâtiment dont les manifestants s’étaient emparés. À l’autre bout du pays, des affrontements ont éclaté tôt mercredi à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA).

Mardi soir, des agents de la police de New York sont entrés sur le campus de l’Université Columbia après avoir reçu une demande d’aide de la part de la direction. Ils ont démantelé le campement qui avait été installé sur le terrain de l’université et ont forcé les manifestants qui s’étaient installés dans le Hamilton Hall à sortir.

Un flot d’agents a d’ailleurs utilisé une échelle pour grimper jusqu’à une fenêtre du deuxième étage. Des manifestants appelant l’université à cesser de faire des affaires avec Israël ou avec les entreprises qui soutiennent la guerre à Gaza s’étaient emparés de la salle environ 20 heures plus tôt.

Le porte-parole de la police, Carlos Nieves, a indiqué qu’aucun blessé n’avait été signalé dans l’immédiat.

Des arrestations ont eu lieu lorsque des manifestants ont ignoré l’ultimatum leur demandant d’abandonner les lieux.

Pendant ce temps, des épisodes de violence ont éclaté du jour au lendemain à UCLA entre manifestants propalestiniens et pro-israéliens. Des policiers portant des écrans faciaux ont formé une ligne et ont lentement séparé les deux groupes.

Auparavant, les manifestants lançaient des chaises, se bousculaient et se donnaient des coups de pied. Certains d’entre eux, armés de bâtons, en frappaient d’autres. Avant l’arrivée de la police, un groupe s’est jeté sur une personne qui gisait au sol, lui donnant des coups de pied et la battant jusqu’à ce que d’autres personnes la fassent sortir de la mêlée.

La mairesse de Los Angeles, Karen Bass, s’est entretenue avec le chancelier de l’université et a assuré que la police allait répondre à la demande d’aide de la direction.

Les affrontements ont eu lieu juste à l’extérieur d’un campement de tentes, où des manifestants propalestiniens ont érigé des barricades et du contreplaqué pour se protéger.

La sécurité a été renforcée mardi sur le campus après que des responsables ont déclaré qu’il y avait eu des «altercations physiques» entre factions de manifestants.

Nombreuses manifestations

La police est intervenue sur d’autres campus aux États-Unis au cours des deux dernières semaines, entraînant des affrontements et plus de 1000 arrestations. Dans des cas plus rares, les responsables des universités ont conclu des accords pour limiter les perturbations de la vie sur les campus.

Les manifestations sur les campus ont été organisées en réponse à l’offensive israélienne à Gaza qui sévit depuis que le Hamas a lancé une attaque meurtrière contre le sud d’Israël le 7 octobre.

Ce jour-là, les militants du Hamas ont tué environ 1200 personnes, pour la plupart des civils, et ont pris environ 250 otages. En promettant d’éradiquer le Hamas, Israël a depuis tué plus de 34 000 Palestiniens dans la bande de Gaza, selon le ministère local de la Santé.

Israël et ses partisans ont qualifié les manifestations sur les campus universitaires d’antisémites, tandis que les organisateurs de ces rassemblements, dont certains sont juifs, assurent qu’il s’agit d’un mouvement pacifique visant à défendre les droits des Palestiniens et à protester contre la guerre.

Sur le campus de Columbia, les premières tentes ont été installées il y a près de deux semaines. L’université a démantelé le campement le lendemain, arrêtant plus de 100 personnes, mais les manifestants sont revenus à la charge.