Hausses de prix: retrait des produits PepsiCo de supermarchés en Europe

PARIS — La chaîne mondiale de supermarchés Carrefour cessera de vendre des produits PepsiCo dans ses magasins en France, en Belgique, en Espagne et en Italie à cause des hausses de prix pour des produits populaires comme les chips Lay’s, les gruaux Quaker Oats, le thé glacé Lipton et autres boissons gazeuses.

La chaîne d’épicerie française a déclaré qu’elle a retiré les produits PepsiCo des étagères en France jeudi.

«Nous ne vendons plus cette marque en raison d’augmentations de prix inacceptables», indiquaient de petites affiches dans ses magasins.

Il s’agit de la conséquence d’une nouvelle loi française destinée à lutter contre la hausse du coût de la vie, qui fait que les supermarchés risquent des millions d’euros d’amendes s’ils ne parviennent pas à conclure un accord avec les fournisseurs sur les prix d’ici la fin du mois.

L’interdiction s’étendra également en Belgique, en Espagne et en Italie, mais Carrefour, qui compte 12 225 magasins dans plus de 30 pays, n’a pas précisé quand elle prendrait effet dans ces pays.

Les produits PepsiCo étaient encore sur les étagères vendredi à Rome et à Barcelone. Le service de presse de Carrefour Italia a indiqué que des informations seront publiées dans les prochains jours pour les clients dans leurs magasins en Italie.

PepsiCo a déclaré dans un communiqué qu’il «était en discussion avec Carrefour depuis de nombreux mois» et qu’il continuera à s’engager «de bonne foi» afin d’essayer d’assurer la disponibilité de ses produits en Europe.

La société derrière Cheetos, Mountain Dew et Rice-A-Roni a augmenté les prix pendant sept trimestres consécutifs, en hausse de 11 % de juillet à septembre.

Ses bénéfices sont en hausse, bien que les prix plus élevés aient entraîné une baisse des ventes, car les consommateurs se tournent vers des marques moins chères. PepsiCo a également déclaré qu’il réduisait la taille des emballages pour répondre à la demande des consommateurs en matière de commodité et de contrôle des portions.

«Je pense que le consommateur est plus sélectif», a déclaré Hugh Johnston, directeur financier de PepsiCo, aux investisseurs en octobre.

Le gouvernement du président français Emmanuel Macron a combattu la hausse du coût de la vie des ménages en adoptant une loi en novembre pour mettre en œuvre des «mesures d’urgence» pour lutter contre les prix élevés.

La loi a devancé les négociations annuelles entre les supermarchés et leurs fournisseurs sur la fixation des prix au 31 janvier. Les amendes ont été augmentées à 5 millions d’euros, l’équivalent de 7,3 millions $ CAN, pour les entreprises d’alimentation qui ne respectent pas la nouvelle date limite pour la fixation des prix.

Burt Flickinger III, directeur général de la société de conseil en alimentation Strategic Resource Group, pense que PepsiCo a été ciblée parce que la société a été l’une des plus agressives dans la hausse des prix. Il croit que d’autres grandes marques pourraient suivre et que d’autres enseignes européennes pourraient également suivre l’exemple de Carrefour.

Aux États-Unis, plusieurs bannières d’épicerie, dont Walmart, ont exprimé leur mécontentement face aux mesures prises par les entreprises de produits de consommation pour continuer à faire grimper les prix, même si l’inflation globale a diminué. Les aliments emballés et les articles ménagers étaient particulièrement problématiques.

«Nous avons tous besoin que ces prix baissent», a déclaré le PDG de Walmart, Doug McMillon, en mai dernier.

Pour sa part, PepsiCo a justifié des coûts plus élevés pour les céréales et l’huile de cuisson en raison de la hausse des prix. Les coûts de ces produits alimentaires ont bondi après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mais ont chuté considérablement sur les marchés mondiaux l’an dernier, après avoir atteint des sommets records en 2022.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a indiqué vendredi que son indice des prix alimentaires était 13,7 % plus bas en 2023 que l’année précédente, mais que les prix du sucre et du riz ont augmenté durant cette période. Ce soulagement global n’est toujours pas ressenti par les familles dans les supermarchés.