Le conte des guimauves de Saint-Paulin sera immortalisé

COMMUNAUTÉ. L’artiste Catherine Bard réalisera dans le cadre du Party des Guimauves de Saint-Paulin un livre illustré retraçant l’histoire du géant et ses guimauves. La population est invitée à participer aux ateliers d’idéation les 15, 22 et 29 octobre prochain à l’église de Saint-Paulin.

Les deux premiers ateliers seront consacrés à la réflexion entourant les personnages et le dernier atelier se penchera davantage sur les décors. « On veut demander aux gens : où est-ce que vous voyez que ça se passe? C’est quoi les lieux? Évidemment, ça peut être des lieux de Saint-Paulin et ça peut être avec une certaine touche d’imagination aussi! Moi, par la suite, je vais prendre tout ça et je vais faire des illustrations basées sur les idées qui vont ressortir lors des ateliers », raconte Catherine Bard. Les jeunes et les moins jeunes sont ainsi invités à prendre part à ces séances de discussion où le seul critère requis sera de faire preuve d’imagination.

Ainsi, le projet se déploiera concrètement sous la forme d’un livre illustré au format géant qui sera imprimé et mis à disposition de la population prochainement.

Pour l’illustratrice, l’histoire du géant et ses guimauves est un conte près de ses citoyens qui comporte une dimension sociale forte. « Il y a quelque chose de tellement communautaire dans cette histoire-là. C’est un festival tellement communautaire et organique dans la façon que ça s’est créé. Le livre permet un peu de consolider tout ça, en créant quelque chose de rassembleur finalement. Donc, un projet de médiation culturelle, c’est parfait pour ce genre de contexte ».

« J’aime beaucoup cette façon de procéder parce que ça fait un fini qui est très professionnel et qui en même temps découle des idées des gens, puis ça, ça permet vraiment que les gens puissent se retrouver dans ton art », souligne-t-elle.

L’artiste a travaillé auparavant de manière similaire pour créer la murale collaborative à l’école primaire de Charrette. « Le but était d’imaginer un héros ou une héroïne. Donc tous les jeunes ont fait des personnages et la murale a été créée à partir des dessins des enfants que j’ai réinterprétés ensuite ».

Catherine Bard s’implique d’ailleurs dans de nombreux projets artistiques de sa communauté. Elle a notamment travaillé aux côtés de Roxanne Campeau et Diane Longpré dans le cadre d’un projet de médiation culturelle dans les écoles. « Ce qu’on propose, c’est des ateliers de poésie et d’illustration pour parler des émotions avec les enfants. C’est venu au départ de la COVID. On dirait qu’ils se brassaient beaucoup d’émotions ». Après être allé rencontrer les jeunes dans les écoles primaires de Saint-Boniface et Saint-Élie-de-Caxton, le trio souhaite poursuivre ses interventions.

« En fait, l’art, c’est un langage. Il y a des enfants qui vont vraiment parler facilement, mais il y en a d’autres que ça va venir plus par le dessin, même par la poésie pour d’autres! On est en train de créer un livre illustré pour représenter un peu comment les enfants voient les émotions. À partir de leurs témoignages encore. Notre première publication s’appelait Les paysages intérieurs ». 

Allier les arts à la biologie

Détentrice d’un baccalauréat en biologie, Catherine Bard a effectué un 360⁰ en ce qui a trait à sa carrière. « Après quelques années à travailler dans le domaine, j’avais quand même une pratique de la bande dessinée en parallèle. Puis à un moment donné, ça a comme fait un switch, où l’art a pris la place du travail, puis la nature est devenue le passe-temps », témoigne l’artiste.

Ce double bagage professionnel lui permet de développer une certaine acuité sur les liens pouvant être établis entre nature et émotions. « Pour moi, la définition de la biologie, c’est l’étude de la vie. C’est juste que maintenant, mon étude de la vie, c’est vraiment plus au niveau des émotions, mais en vrai, il y a plein de connexions que je fais, puis qui me parlent beaucoup. Au final, tout mon background de biologiste me sert vraiment beaucoup parce que ça m’a amené une grande sensibilité à mon environnement. Elle poursuit, pour moi, c’est comme si tout ce que je voyais dans la nature était un peu un reflet de l’expérience humaine »

L’illustratrice de Saint-Élie relève ainsi plusieurs liens entre l’humain et la nature. Elle donne pour exemple la trajectoire d’un arbre. « Je me suis rendu compte qu’il y a vraiment un arbre qui est très croche dans la forêt, puis ça m’a frappée. Puis je me suis dit que dans le fond, la résilience, ce n’est pas d’avoir l’air d’avoir poussé droit. C’est d’avoir sa curve, mais de continuer son chemin. Tu n’as pas à cacher d’où tu viens, tu n’as pas à cacher ce que tu es. Non, mais comme soit fière de continuer de pousser droit ».

Par ailleurs, Catherine Bard collabore sur divers projets et travaille pour plusieurs organisations. Elle a récemment réalisé des bandes dessinées pour la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie qui vise la promotion de l’égalité des chances. « La table de concertation a fait un état des lieux pour voir par territoires c’est quoi les enjeux. C’est sûr que les enjeux quand on est plus dans le coin de la Tuque, ce sont des enjeux vraiment différents que Trois-Rivières, que Shawinigan, ou ailleurs. Elle ajoute, je suis vraiment contente qu’il m’ait fait confiance pour ça. Dans le fond, c’est six bandes dessinées qui traitent d’enjeux pour sensibiliser la population ».

Pour suivre l’artiste et ses différents projets, visitez son site internet catherinebard.com.