Québec s’attarde aux commotions cérébrales

HOCKEY MINEUR. Le rapport sur la prévention et la gestion des commotions cérébrales liées à la pratique d’activités récréatives et sportives a été rendu public, le 14 décembre dernier, par le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport François Blais.

Ce rapport était accompagné d’un plan d’action qui vise à «prévenir et gérer» ce problème de santé qui peut entraîner des conséquences permanentes chez les athlètes.

Dans son rapport, le gouvernement prévoit agir sur la prévention, la sensibilisation et la gestion des commotions cérébrales. Ces mesures visent exclusivement les fédérations de sport amateur et les écoles. Québec croit qu’elles devront « revoir leurs règles de sécurité dans chacune des disciplines et imposer des sanctions plus sévères aux contrevenants ».

Le ministère souhaite aussi sensibiliser davantage les parents et les écoles pour déterminer plus facilement quand consulter ou retirer un joueur de son sport lorsqu’il subit un tel traumatisme. Pour s’assurer que ces mesures soient implantées, le ministère prévoit former un groupe de concertation qui s’assurera que ces recommandations soient transmises jusqu’à la base du sport. Présentement, aucun financement n’est prévu pour mettre de l’avant toutes ces mesures. Le ministre Blais croit que les fédérations disposent déjà de suffisamment de ressources pour s’adapter aux nouveaux protocoles.

L’AHML réagit

L’Association du hockey mineur de Louiseville (AHML) croit qu’il est bien de sensibiliser les partenaires, les organisations et les fédérations afin qu’ils travaillent tous ensemble pour réduire les risques de blessure associés aux commotions cérébrales. Le président de l’association estime qu’il y a déjà beaucoup de chemin de parcouru sur le sujet et salue l’initiative du gouvernement.

«Nos équipes ne peuvent plus utiliser les mises en échec dans le double-lettre. Depuis cette année, les mises en échec ne sont plus permises si tu n’évolues pas dans la structure intégrée (Estacades ou écoles privées). C’est un système qui permet aux meilleurs joueurs d’être rassemblés dans un seul et unique endroit pour toute la région et d’aller à l’école là-bas, mais encore faut-il qu’ils veuillent y aller et débourser!», rapporte Mike Touzin. «Le fait d’enlever la mise en échec localement, ça peut peut-être nuire au développement des jeunes athlètes qui désirent grimper dans les rangs sans nécessairement vouloir quitter leur localité pour aller étudier ou pratiquer leur sport favori ailleurs. Il est difficile de trouver la meilleure solution!»

Selon lui, les sanctions déjà en place au niveau du hockey mineur sont « correctes ». «Le pire dans le hockey, je crois que ce sont les coups de bâton. Ça, je vous dirais que ça laisse à désirer. En général, de ce que je vois au niveau des mises en échec ça se passe bien.»

Le président de l’AHML affirme que chaque personne dans l’entourage d’un jeune joueur de hockey à son rôle à jouer dans la sensibilisation et dans son encadrement. «C’est le rôle du parent et de l’entraîneur de montrer aux jeunes de faire les bonnes choses. L’idée, ce n’est pas d’envoyer l’adversaire dans les estrades. Une mise en échec, c’est là pour freiner le porteur de la rondelle et en prendre possession. Il faut que la bonne méthode soit enseignée. Personnellement, je constate que les jeunes comprennent mieux l’application de la mise en échec et ça va de mieux en mieux lors des parties. On enlèvera jamais les blessures des sports parce que ça fait partie de la game, mais avec les outils qu’on a, je crois qu’on est capable de faire quelque chose de bien pour réduire les blessures.»

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