Une baisse marquée de perchaudes dans le Lac St-Pierre

Les agents du ministère des Ressources naturelles et de la Faune ont effectué un beau coup de filet le 15 février dernier alors qu’ils mettaient fin aux activités de braconniers, à Pierreville, au Centre-du-Québec, dans le cadre de l’opération «Percidé».

L’opération visait à démanteler un commerce illégal lié à l’achat ou à la vente de poissons capturés à la pêche sportive, principalement de la perchaude.

Selon Réjean Rioux, directeur régional de la protection de la faune, certains braconniers pouvaient capturer jusqu’à 150 perchaudes en une journée, soit 15 fois la limite permise.

Une quantité astronomique si on considère la baisse marquée de la population de perchaude dans le lac St-Pierre depuis plusieurs années.

Au final de l’opération «Percidé», le nombre de personnes soupçonnées est passé à plus de 40. Près d’un mois après cette journée fertile, les chefs d’accusation ont également bondi de 86 à 137. Ces derniers représentent des amendes potentielles de plus de 80 000 $.

À noter que les amendes sont assez salées pour ce type d’infraction puisqu’elles se chiffrent à 1825 $ par chef d’accusation.

«C’est un message clair que nous lançons aux braconniers et aux acheteurs. C’est encore banalisé d’acheter du poisson illégal en provenance de la pêche sportive. Dans les faits, les acheteurs favorisent le braconnage», expose M. Rioux.

Pour la bonne cause

Toutefois, ces saisies ne seront pas jetées aux ordures, car plus de 75 kg de filets de perchaudes, dorés et esturgeons, sur les 120 kg récoltés, ont été remis à Moisson Mauricie/Centre-du-Québec.

La banque alimentaire régionale reçoit également 53 kg de poitrines d’oies blanches et de canards saisis dans le cadre de l’opération «Sterne», effectuée le 11 février dernier à Sainte-Anne-de-la-Pérade.

«Le ministère nous donne 1500 kg annuellement et c’est un cadeau du ciel. Nous avons de la misère à avoir de la viande depuis le mois d’octobre et nos stocks sont à sec. À part les petits poissons des chenaux, c’est extrêmement rare d’avoir du poisson», se réjouit Caroline Dionne, directrice générale de l’organisme.

«C’est du poisson de première qualité et emballé sous vide qui était prêt à être mis en marché. Le fait saillant de notre enquête est justement d’avoir pu démontrer que ces prises servaient à du commerce illégal», fait observer M. Rioux.

Ce n’est pas la première fois cette année que le ministère fait un tel don. Plus tôt, 985 kg de viande de gibier saisis durant la saison de chasse 2011 a été remis à divers organismes de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

Par ailleurs, pendant cette même saison de chasse, 11 individus ont été interceptés pour un total de 154 chefs d’accusation.