L’homme allergique au saumon poursuivi pour 20 000$
Le Gatinois victime d’une sévère réaction allergique dans un restaurant de Sherbrooke en mai dernier après avoir avalé un tartare de saumon fait face à deux poursuites civiles totalisant près de 20 000$.
Dans un premier temps, des documents du tribunal consultés par TC Media démontrent qu’un ancien associé de Simon-Pierre Canuel lui réclame la somme de 16 032$.
Un résident de Noyan en Montérégie estime avoir été floué par M. Canuel et un autre homme en s’associant à eux pour mettre sur pied l’organisme sans but lucratif Urgences Soins-Médic.
Selon la poursuite déposée en février dernier au palais de justice de Gatineau, l’individu aurait été approché par le duo vers 2012 afin de fonder l’OSBL «dont la mission serait de dispenser des premiers soins avec des bénévoles lors d’événements publics à caractère sportif, moyennant une tarification raisonnable aux organisateurs».
La présumée victime, qui souhaitait faire du bénévolat comme pompier volontaire et premier répondant, aurait avancé d’importantes sommes d’argent pour faciliter l’achat d’une ambulance et de matériel divers.
Malgré des promesses de remboursement, l’homme n’aurait jamais revu la couleur de son argent.
«Les défenseurs se sont servis des économies du demandeur et ont abusé de son inexpérience et de sa bonne foi. [Ils] ont obtenu [ses] fonds sous de fausses représentations. Les défenseurs ont prétendu agir pour un organisme, dont ils savent qu’il n’a aucune vocation à but non lucratif. En réalité, ils ont utilisé les fonds du demandeur à leur usage personnel exclusif et afin d’en tirer un bénéfice», peut-on lire dans le document de la cour.
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Urgences Soins-Médic figure toujours au Registraire des entreprises du Québec.
Dans une autre affaire, un avocat de Gatineau demande à la Cour du Québec de condamner Simon-Pierre Canuel à lui verser la somme de 1352$ pour des honoraires prétendument impayés en 2014.
Pas la première fois?
Par ailleurs, le Gatinois aurait été victime de sévères réactions allergiques plus d’une fois dans le passé. Il aurait vécu des situations similaires à celle du 29 mai à au moins deux reprises au Québec et en France, là (à Paris) où il aurait déjà travaillé comme ambulancier et infirmier.
La station radiophonique de Québec FM93 a révélé mardi que Simon-Pierre Canuel aurait tenté d’obtenir une compensation financière de la part des restaurateurs concernés à chacune de ces occasions.
Le Service de police de Sherbrooke (SPS) confirme avoir reçu cette information en enquêtant sur l’incident survenu au restaurant sherbrookois Le Tapageur.
«Je ne peux pas confirmer les faits (la véracité des poursuites intentées), mais je confirme que nous avons reçu ces informations là», a indiqué le porte-parole du SPS, Martin Carrier, à TC Media.
L’homme de 34 ans a porté plainte contre le serveur qui lui a servi un tartare de saumon plutôt que le tartare de bœuf qu’il aurait commandé. Selon ses dires, il avait pris soin d’indiquer à l’employé être fortement allergique aux fruits de mer et au saumon.
Le Directeur des poursuites criminelles et pénales doit décider si des accusations de négligence criminelle seront portées dans cette histoire.
M. Canuel dit avoir été victime d’un arrêt cardio-respiratoire et avoir été plongé dans le coma durant deux jours à la suite de cette mésaventure.
En entrevue après sa sortie de l’hôpital, il a avoué que son auto-injecteur d’adrénaline (Épipen) était demeuré dans sa voiture cette soirée-là, ajoutant que la lumière tamisée du restaurant avait contribué au fait qu’il ne se rende pas compte qu’on lui avait servi du saumon plutôt que du bœuf.
L’avocat de M. Canuel préparerait une poursuite contre les propriétaires du Tapageur.
Vraiment allergique?
Contacté par TC Media, le principal intéressé a refusé notre demande d’entrevue, prenant tout de même soin de nous faire parvenir une copie d’une mise en demeure envoyée par son avocat à la direction de la station de radio de la Vieille-Capitale.
«Il est à notre connaissance que vous avez fait circuler, le 31 août 2016, un article à l’effet que notre client, Monsieur Simon-Pierre Canuel, aurait, à au moins deux reprises dans le passé, été victime de problématiques liées à son allergie, peut-on y lire. Vous avez également indiqué qu’il aurait cherché à obtenir des compensations financières à l’encontre des établissements qui lui auraient servi la nourriture source d’allergie. Selon notre client, ces informations sont totalement fausses et votre source ne comporte aucune fiabilité.»
Me François Daigle, qui n’était pas disponible mardi pour répondre à nos questions, demande à ce qu’on lui transmette le nom des restaurants «où les prétendus événements se sont produits, ainsi que les dates approximatives de ces événements», sans quoi une poursuite en dommages pour libelle diffamatoire pourrait être intentée.
Or, selon les confidences d’un ex-conjoint de M. Canuel faites au Huffington Post, le Gatinois aurait «tenté de très nombreux procès en France pour toutes sortes de raisons plus imaginatives les unes que les autres» à l’époque où il y résidait.
Cette source a ajouté que, durant leur union, il «n’a jamais été allergique à aucun poisson ni fruit de mer» et qu’«il en consommait beaucoup».