«J’ai tout perdu, toi aussi tu vas tout perdre» – Yvan Branconnier

Yvan Branconnier, le présumé meurtrier du propriétaire du restaurant l‘Arc-en-Fleur, Jean-Guy Frigon, était de retour au Palais de justice de Trois-Rivières mardi dernier pour subir son procès concernant des menaces de mort qu’il aurait proférées à l’endroit de son frère, Réjean Branconnier, le 20 décembre 2011.

Il semble que le juge Richard Poudrier devra trancher entre la version de l’un ou de l’autre, puisque les deux frères n’avaient pas la même vision de la journée du 20 décembre, premier jour de liberté pour Yvan Branconnier depuis son arrestation le 15 juin 2011.

Après avoir eu gain de cause devant la Cour d’appel, M. Branconnier a été libéré cinq jours avant Noël, malgré l’accusation de meurtre prémédité qui pèse contre lui. Les deux parties s’entendent pour dire que ce jour-là, il s’est rendu chez son frère vers 20h. Il s’est adressé brièvement à ce dernier avant de téléphoner à son ex-amie de coeur. Il désirait rejoindre la femme qui l’avait quitté quelques mois plus tôt, pour récupérer son jeep et gagner sa résidence.

Après s’être buté à une boîte vocale, Yvan Branconnier a eu une discussion avec son frère dans laquelle le ton a monté, c’est à ce moment qu’il lui aurait dit: «Sors dehors, je vais t’arranger la face», sur un ton agressif en le pointant du doigt. Il lui aurait aussi dit: «J’ai tout perdu, toi aussi tu vas tout perdre.»

Lorsqu’interrogé par son avocat, Me Pierre Spain, Yvan Branconnier a reconnu avoir levé le ton, mais selon lui, il n’a jamais proféré de menace à son frère.

Après qu’Yvan eu quitté le domicile de son frère, il s’est rendu chez son ancienne copine à pied. Réjean Beaudoin avait alors peur pour sa sécurité et il a décidé de porter plainte à la Sûreté du Québec.

«Je ne me sentais pas safe de le voir aussi agressif, je n’avais jamais vu mon frère comme ça», a-t-il admis devant le tribunal.

Il a également ajouté dans son témoignage que son frère possédait une force «hors du commun», faisant référence à des cours de Karaté qu’il avait suivis avec lui dans le passé.

Bris de condition

Une accusation de bris de condition a aussi été déposée contre M. Branconnier, puisque la Cour lui avait imposé l’obligation de demeurer chez lui entre 22h et 8h, en plus de devoir garder la paix.

Or, il se trouve que l’accusé était toujours à Louiseville, chez son ex-amie de coeur et non chez lui, à St-Édouard-de-Maskinongé, au moment de son arrestation. Il était alors plus de 22h.

En guise d’explication, M. Branconnier a tenté de rassurer la Cour en prétendant que son objectif était de se rendre le plus rapidement possible chez lui, mais pour ce faire, il devait obtenir les clés de sa voiture qui étaient en la possession de son ex. Celle-ci n’est arrivée à son domicile qu’aux alentours de 22h.

Pour sa part, l’ancienne copine de M. Beaudoin rapporte qu’il lui répétait inlassablement: «J’ai tout perdu, lui aussi, il va tout perdre», en parlant de son frère, quelques instants avant d’être menotté par la police. Mentionnons qu’il n’a pas résisté à son arrestation.

Yvan Branconnier reviendra devant la Cour le 14 mai. C’est à ce moment qu’il saura où il passera les prochains mois.

L’enquête préliminaire pour le meurtre de Jean-Guy Frigon, tentative de meurtre et complot pour meurtre, se tiendra quant à elle le 27 août 2012.