Un nouvel album pour Jeannot Bournival

Par Judith Mc Murray | MUSIQUE. Bien connu pour ses projets artistiques multidisciplinaires, le Caxtonien Jeannot Bournival a fait paraitre dernièrement un album solo intitulé Avec vue sur l’amer.

Ce nouveau projet musical fut l’occasion pour l’artiste d’explorer certaines thématiques qui lui sont chères, telles que la vie en campagne, la tradition et le droit à la mélancolie. C’est pourquoi l’album se nommait au départ Fenêtre à carreaux avec vue sur l’amer. 

« La fenêtre à carreaux pour moi, ça représente les maisons ancestrales », souligne l’artiste. Plus encore, la fenêtre à carreaux est pour lui synonyme d’une vie à l’abri d’Instagram et de la comparaison avec des vies avec filtres. Le musicien ajoute que ce type de fenêtre ouvre sur une vie sans filtre. Une vie dans laquelle on peut être qui on est vraiment.

On comprend alors à travers sa réflexion son vif désir d’authenticité dans cette ère où le numérique est prédominant. « S’approcher de la vérité comme collectivité et se permettre d’être, il me semble que ça peut être bon pour nous, propose Jeannot Bournival. Ça nous permet d’avoir un tissu social le fait de vivre dans la vérité. »

Le sens de la collectivité est omniprésent dans Avec vue sur l’amer. « Se permettre de s’exprimer librement sans se plaindre, sans amertume, juste de pouvoir exprimer nos petits détours et de se conforter les uns les autres pour se diriger vers une résilience collective. Ça me fait du bien de penser ça. »

Son nouvel album présente une sonorité folk lo-fi très assumée à travers des textes poétiques chantés sous sa voix « un peu crasseuse et simpliste, mais certains y trouvent une forme d’authenticité. » L’artiste soutient avoir de la difficulté à identifier un style musical précis dans ce nouveau projet. « En fait, je me suis permis de rapailler tous mes amours puis de les laisser vivre ensemble. »

Une carrière musicale en région

Jeannot Bournival raconte qu’il a choisi de vivre à Saint-Élie-de-Caxton lorsqu’il était enfant. Ayant eu un coup de cœur pour le village, il insista auprès de sa famille pour y emménager. « J’ai tellement zigoné ma mère pour qu’on déménage à Saint-Élie que j’ai réussi à la convaincre, affirme le musicien. Je savais c’était quoi ma destinée. »

« Quand tu habitais à Saint-Élie dans les années 80, être musicien, ce n’était pas une possibilité. Le seul musicien qu’on connaissait, il avait un travail la semaine. Donc, ça a été long avant que je voie que ça se pouvait, puis quand j’y ai goûté, je n’ai juste pas lâché », révèle-t-il. 

Aujourd’hui, avec ses multiples projets et collaborations, il a une carrière bien établie dans le domaine culturel.

« Je compose de la musique, j’écris des mots, des poèmes, je fais de la photo… J’ai le réflexe artistique très fort. »

Le travail de Jeannot Bournival est d’ailleurs reconnu un peu partout dans la province. « Maintenant, les gens de Montréal descendent à mon studio de Saint-Élie pour travailler. J’ai comme inventé le télétravail 10 ans avant tout le monde! »

Pour la suite de sa carrière, le musicien affirme aspirer à devenir un artiste. « C’est une drôle d’affaire, mais c’est comme si dans mon cheminement les gens m’ont changé de chapeau souvent. J’ai envie tranquillement de rattacher ces chapeaux-là ensemble. Juste trouver ma façon d’être un artiste », termine Bournival.

Son dernier album Avec vue sur l’amer est disponible sur les diverses plateformes de diffusion.