Tire le coyote: un parcours atypique

CULTURE. L’artiste Tire le coyote termine la tournée de son dernier album Au premier tour de l’évidence ce printemps. Il nous parle de son parcours, ses projets et sa résidence en Mauricie.

Benoit Pinette, alias Tire le coyote admet que l’écriture musicale et le monde artistique sont arrivés tardivement pour lui. « Ce sont des petits accidents de parcours qui m’ont mené là, c’est-à-dire que je n’étais pas destiné à être dans ce milieu. Plus jeune, j’étais très sportif. Je ne vivais que pour le sport. « 

Bien qu’on retrouve un aspect émotif dans le sport, il estime qu’il y a surtout un devoir de performance. « Je pense que j’arrivais à un âge où j’avais besoin de découvrir autre chose, puis d’exprimer des émotions que je ne pouvais pas exprimer par le sport », raconte le musicien. Cet élan artistique s’est manifesté comme étant un besoin de s’exprimer autrement.

Il a alors commencé à gratter la guitare.

« Automatiquement, le lien s’est fait entre le désir d’écrire et de créer des chansons ». Cela dit, à cette époque, l’artiste n’avait pas l’objectif de faire carrière dans le domaine musical. « Je n’étais pas convaincu de savoir ce que je faisais réellement… et je ne suis toujours pas convaincu bien honnêtement », rigole-t-il.

Dans son dernier album Au premier tour de l’évidence, le chanteur explique adopter musicalement une nouvelle approche.  » Je pense que j’ai voulu créer une espèce de bulle musicale beaucoup plus enveloppante et contemplative que ce que j’ai fait par le passé « . Bien malgré lui, le contexte pandémique des dernières années apparait comme une influence aux thèmes exploités dans l’album, notamment en ce qui concerne le calme et la lenteur obligés.

« On vit dans des sociétés modernes très rythmées, où la productivité et la performance sont toujours mises de l’avant, affirme-t-il, ajoutant que la pandémie s’est présentée pour lui comme l’occasion de ralentir la cadence. Ça m’a comme ancré dans une lenteur et dans ce désir de garder ce rythme-là. » C’est ce qui explique la sonorité quasi méditative de l’album.

Pour Tire le coyote, les dernières années ont été révélatrices.  » Je me suis rendu compte dans tous ces questionnements de pandémie que ce qui me motive, ce qui est le moteur de tout le reste, c’est l’aspect créatif. J’ai besoin de créer, de m’asseoir et d’écrire ». C’est pourquoi la tournée actuelle fut plus courte que les précédentes. Il souhaite développer d’autres projets et poursuivre l’écriture de nouvelles chansons. Il révèle d’ailleurs travailler sur un album de musique instrumentale, mais qui ne sera pas sous le nom Tire le coyote.

La période pandémique fut par ailleurs l’occasion pour le musicien de redécouvrir la Mauricie. « Ça a commencé avec la location d’une maison pendant deux mois au tout début de la pandémie à Charette. » Il raconte que lors de ce séjour, il fréquentait régulièrement Saint-Élie-de-Caxton avec sa famille.

« Je connaissais déjà un peu Jeannot Bournival, mais on s’est mis à plus se côtoyer à ce moment-là. Donc, j’allais souvent à Saint-Élie puis j’ai vraiment aimé la vibe comme on dit. La forêt mauricienne je l’aime beaucoup, elle est différente d’ailleurs. »

La situation géographique avantageuse de la Mauricie s’est présentée comme étant un atout considérable pour l’artiste. « La campagne c’est un choix très facile pour moi. Ça fait des années que je reste à Québec, mais ça fait aussi des années que je me cherche un endroit plus retiré. » Ainsi, entre l’emplacement stratégique de la région et le désir d’être en nature, acquérir une résidence secondaire à Saint-Élie est apparu comme un incontournable pour le musicien.