Quand le besoin de créer est plus fort que tout

EXPOSITION. Après plusieurs années à explorer les possibilités de la peinture acrylique, l’artiste Sonia Payette renoue avec le dessin pour l’exposition À l’ombre d’un ciel fleuri, une bête, présentée jusqu’au 15 août au Café Les funambules à Saint-Mathieu-du-Parc.

L’exposition regroupe 13 tableaux, autant d’autoportraits et de portraits d’animaux dessinés sur un fond de tapisserie. Le projet À l’ombre d’un ciel fleuri, une bête est né d’une envie de vérité et de ce désir d’être en accord avec sa nature profonde.

« Ce projet d’exposition est né par hasard, confie l’artiste de Saint-Élie-de-Caxton. Je faisais le portrait d’une personne et j’ai inséré le dessin d’un ours en pastel gras. J’ai aimé le résultat. » En parallèle, il y avait aussi cet autre projet de portraits de personnes sur un fond de tapisserie, un projet qui n’a finalement pas vu le jour.

C’est finalement en discutant avec Suzanne Guillemette, de La petite place des arts, que l’idée de l’exposition s’est précisée.

Pour l’artiste, cette exposition se veut une représentation du contraste qui réside en l’être humain, une sorte de traduction de l’opposition entre son côté cognitif et son côté animal, entre son besoin d’amour et de paix et son besoin de suivre son instinct.

C’est aussi la première fois qu’elle travaillait avec le pastel gras, le bâton à l’huile et le fusain. « J’ai travaillé sur un projet qui n’est pas encore sorti pour lequel j’utilisais le bâton à l’huile et le petit fusain. Je me sens plus libre avec le dessin. Ça me ressemble plus. Je suis dans le moment présent lorsque je crée. J’aime aller vite, y aller à tâtons et ne pas trop retoucher mes œuvres. Il y a d’ailleurs un effet usé sur mes toiles. Le dessin me permet ça », explique-t-elle.

« On voit également moins de travail au pastel et au fusain aujourd’hui. Mon style est moins conventionnel avec ce médium. J’aime notamment apporter de la texture à mes toiles en gravant dans l’épaisseur des traits. J’utilise aussi une pâte modelable sur le fond de la toile. Ça fait ressortir les personnages et ça accentue l’effet de collage avec la tapisserie, ajoute Sonia Payette. Je récupère des matériaux, comme la tapisserie que j’ai conservée à la suite de rénovations chez moi. Ces matériaux ont une durée de vie limitée. J’aime l’idée de les faire revivre différemment, mais je suis aussi dans l’idée qu’un tableau n’est pas éternel. J’aime le côté éphémère des oeuvres. »

Fille de parents artistes, l’art a toujours fait partie de la normalité. C’est le dessin qui l’a d’abord charmée. Elle a ensuite exploré les possibilités de la peinture acrylique pendant plusieurs années. Mais avant tout, Sonia Payette est animée par ce besoin viscéral de créer. Au cégep, ce fut dans ses cours de cinéma. Elle a ensuite consacré dix ans de sa vie au chant classique. « J’ai réalisé que j’ai beaucoup de difficulté à gérer le regard que les gens portent à une personne sur une scène. »

En 2010, elle a laissé tomber le chant classique et s’est remise au dessin, simplement pour s’occuper. « J’avais besoin de créer. » Ça l’a menée à s’inscrire au Festival Mtl en arts, puis à tenir sa première exposition cette même année. C’est ce même besoin de créer qui l’a poussée à faire des vêtements et à écrire également. Mais maintenant, elle entend explorer davantage le dessin.

Dans les prochains mois, Sonia Payette souhaiterait faire promener l’exposition À l’ombre d’un ciel fleuri, une bête dans d’autres lieux de la région. Elle aimerait également proposer un nouveau projet d’exposition pour la grande salle de la Petite place des arts.