Prix d’excellence pour Emilie Dell’Aniello joaillière

RECONNAISSANCE. L’Ursuloise Emilie Dell’Aniello a remporté le Prix d’excellence Leclerc communication du Conseil des métiers d’art du Québec qui souligne la qualité de la production de la bijoutière. C’est avec beaucoup de fierté qu’elle reçoit ce prix.

« Ça signifie une belle reconnaissance de mes pairs et c’est beaucoup de bonheur parce que je travaille fort, on travaille tous fort », témoigne Emilie Dell’Aniello. Ce prix d’excellence est offert chaque année à un artiste exposant dans le cadre de l’évènement Plein Art, le Salon des métiers d’art de Québec (PAQ).

Le jury a souligné l’originalité du travail de la joaillière qui se démarque notamment par sa recherche de motifs et de textures. Par sa démarche artistique riche, elle propose des créations qui se distinguent. « Tout le système de pensée qui vient avec mes bijoux que je fais présentement et depuis quelques années, c’est tout pensé comme si c’était des pièces uniques. Donc il y a vraiment une recherche artistique ».

L’artiste de Sainte-Ursule travaille sous un principe de collections, c’est-à-dire qu’elle adopte sur une base régulière une nouvelle thématique de laquelle découlent de nouveaux bijoux. La création de chaque collection représente un travail de longue haleine, passant de son idéation, à la fabrication des pièces, jusqu’à sa commercialisation. « Ma collection Traces est sortie début juillet. La prochaine collection ira à l’année prochaine. Je fais donc une collection par année ». Traces s’interroge sur les marques que laissent les évènements qui parsèment nos vies. Les bijoux de cette nouvelle collection agissent en quelque sorte comme les témoins de ces traces.

« C’est inspiré des rencontres qu’on fait dans la vie, du temps qui passe. En fait, c’est l’essence d’un questionnement finalement. Je pense que tout être humain se pose ces questions-là, puis c’est un peu un arrêt sur image de mes réponses à ces questions », explique la bijoutière concernant sa dernière collection.

Emilie Dell’Aniello œuvre dans le milieu joaillier depuis 2010. « La joaillerie s’est un peu révélée à moi comme une évidence. J’ai toujours été attirée par les bijoux ». Les affaires de son entreprise Aniello Atelier vont d’ailleurs bon train. « La clientèle est au rendez-vous. Je développe des marchés, mais ma clientèle principale est celle du Québec et de Montréal ». La femme est active dans le milieu et participe à de nombreux salons mettant en vedette les métiers d’art un peu partout au pays.

Plus que des bijoux

La joaillière se présente d’abord et avant tout comme une artiste. « Je suis plus artiste qu’artisane. J’utilise des techniques ancestrales, mais ce que je fabrique est très actuel. Je ne fais pas juste mettre en lumière un savoir-faire, je mets en lumière un concept ».

Les concepts développés à travers les collections puisent leur inspiration dans les échanges humains et les voyages effectués par la bijoutière. « Je voyage beaucoup, je vais à la rencontre. Je cherche des motifs, je cherche des textures, soit dans la nature, soit dans les gens ou des communautés. Je m’inspire de vraiment beaucoup de choses. J’ai besoin de voir des choses pour m’inspirer. Après, je laisse tout ça descendre en moi puis prendre place. Elle ajoute, je fabrique des bijoux, mais je pense que les bijoux c’est un mode d’expression puisque ce que je fais en réalité, c’est de raconter des histoires, créer des souvenirs ».

Son processus créatif passe ainsi par plusieurs cheminements exhaustifs de réflexion et d’interprétation. « Je pense que ce n’est pas parce qu’on fait de la production et qu’on vend des bijoux qu’on ne peut pas avoir ce travail-là en arrière. C’est important d’avoir une intention, après tout un bijou, on le porte tous les jours », raconte Emilie Dell’Aniello.

La démarche artistique de l’Ursuloise l’amène ainsi à faire des rencontres humaines qui transcendent les bijoux. « Cette semaine, j’ai vécu quelque chose de très touchant. J’expliquais ma nouvelle collection à un couple, puis une dame est arrivée. Elle a tendu l’oreille, puis elle s’est mise à pleurer. Elle a dit « ça m’a vraiment touché ce que tu as dit. Ça rejoint quelque chose que je vis présentement ». Donc elle s’est vraiment retrouvée là-dedans ».

Pour découvrir le travail de Emilie Dell’Aniello, visitez le aniello-atelier.com