Les pee-wee 3D: notre Miracle québécois!

Bon, la comparaison est un peu tirée par les cheveux, mais quand vous ressortirez du cinéma, Les pee-wee 3D: l’hiver qui a changé ma vie vous aura donné une bonne dose de courage.

Souvenez-vous de Miracle, avec Kurt Russel, cet excellent film de hockey qui rappelait l’exploit de l’équipe américaine – composée de joueurs amateurs – aux Jeux de Lake Placid en 1980 d’avoir battu les Russes, redoutables champions du monde. On nous avait montré qu’à cœur vaillant, rien d’impossible, surtout quand on a un plaisir fou à jouer en équipe.

Les pee-wee 3D reprend un peu cette formule, à très petite échelle évidemment. Mais l’effet est garanti; les jeunes, tout comme leurs parents mordus de hockey ou non, adoreront.

On suit l’histoire de Janeau (Antoine Pilon, Frisson des collines), joueur extrêmement adroit boudant son talent, qui vient d’aménager à Mont St-Hilaire avec son père (Normand Daneau). Janeau a perdu sa mère et tente de reprendre contact avec son père, tout aussi éploré. Disons que de devenir la grosse vedette des Lynx et d’amener l’équipe au Tournoi international de Québec, l’aidera. Ce qui ne plaira pas du tout par contre à Joey, capitaine de l’équipe (Rémi Goulet), dont le père complètement fou (Claude Legault) l’entraînera dans une spirale qui le transformera à jamais.

Les trois scénaristes, dont deux sont d’anciens joueurs de hockey, ont réussi avec brio à balancer le drame pour ne pas que les enfants se sentent trop brusqués. Le réalisateur Éric Tessier offre de vibrantes scènes d’action et d’autres plus poignantes, dont celle du vestiaire où le coach (Guy Nadon, probablement un de nos meilleurs acteurs québécois) remet Joey et son père à leur place. Cet équilibre contribue à toucher toutes les générations, surtout que le synopsis est truffé de clins d’œil et de belles dénonciations sur quelques aspects minant le sport national.

Le film souffre par contre des mêmes travers que bien d’autres œuvres québécoises: les placements de produits sont toujours aussi peu subtils et la liste des comédiens connus se contentant d’un petit rôle est encore trop longue. Pourquoi ne pas couper cette liste de moitié et donner plus de répliques? Engager pour engager… Ou serait-ce attirer le public de la mauvaise façon?

De plus, il faut vraiment être fan de 3D pour en jouir totalement. On est loin des hallucinations en trois dimensions provoquées par un film d’action. Le 3D dans une scène normale se passant entre quatre murs, on s’en fout un peu, on se croirait parfois prisonnier d’un livre pour enfants… Mais bon, la technologie se dirige par-là, alors aussi bien s’habituer!

 

Divertissement parfait pour la famille, bel hommage au hockey et à la jeunesse capable de petits miracles, Les pee-wee 3D nous réconcilie avec le genre, massacré par Les Boys, dont les chorégraphies de jeu paraissent bien pauvres à côté de celles-ci…

Enfin, et c’est sans doute là son plus gros atout en fin de compte, on a envie de le réécouter pour la qualité de plusieurs scènes marquantes.

3.5/5

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