Le loup et le lion en tournage à Saint-Alexis-des-Monts

CINÉMA. «Pays de lacs et de montagnes», Saint-Alexis-des-Monts est aussi un lieu de prédilection pour les équipes de production cinématographique en raison de sa beauté naturelle.

C’est à cet endroit que le réalisateur français Gilles de Maistre a décidé d’y réaliser le tournage de son cinquième long métrage, le premier au Canada, intitulé Le loup et le lion. «Je suis venu en novembre dernier pour faire du repérage. Ç’a été un coup de foudre», admet-il lors d’un entretien exclusif accordé à l’Écho de Maskinongé.

Mettant en vedette l’actrice américaine Molly Kunz et l’acteur canadien Graham Greene, cette coproduction franco-canadienne évaluée à 16 millions de dollars s’inscrit dans la continuité du film Mia et le lion blanc, lequel avait connu un immense succès.

L’équipe de tournage, composée de près de 60 personnes, est débarquée à Saint-Alexis-des-Monts en avril dernier. Depuis, elle travaille en toute discrétion dans différents lieux de la municipalité où l’accès au public est restreint. Les prises d’images se font principalement au lac Canitchez et au lac Sacacomie.

Une histoire d’amitié

Ce film raconte l’histoire d’Alma, une jeune femme qui, de retour sur l’île canadienne où elle a grandi au milieu de la forêt, découvre un lionceau égaré, destiné à rejoindre le cirque de Vancouver. Elle est ensuite amenée à sauver un autre animal, une louve d’une espèce menacée. La louve se présente un jour à la cabane d’Alma et donne naissance à un petit avant d’être capturée par des chercheurs.

Alma doit alors s’occuper seule du louveteau Mozart et du lionceau Rêveur. Une grande amitié s’installe entre les trois amis improbables, mais l’histoire prend une autre tournure lorsque les animaux sont capturés et séparés l’un de l’autre. «On enregistre les scènes pendant les quatre saisons de l’année. C’est une grande aventure! On vient créer une vraie relation entre ce bébé loup et ce bébé lion qui deviennent des frères et qui grandissent ensemble. Jamais auparavant les deux grands prédateurs du cinéma se sont rencontrés dans un film. Ce sera magique», révèle Gilles de Maistre, réalisateur et producteur.

Importante logistique

Pour les besoins du tournage, l’équipe utilise des animaux à peine âgés de quelques mois seulement et celle-ci doit faire face à certains défis, notamment sur le plan administratif. «C’est un film sans trucage. On tourne avec de vrais loups et de vrais lions dans un endroit habité et civilisé. Ça prend des permis, des enclos et des infrastructures pour les accueillir. C’est compliqué d’avoir les permissions, mais malgré tout,  ça va quand même assez bien. Il faut d’abord dire que je ne cherchais pas la facilité avec cette idée», soutient M. de Maistre.

Ce dernier précise que les lois sont aussi contraignantes pour la durée du séjour des animaux dans la région. «La loi permet d’avoir des animaux pendant trois mois pour tourner un film, mais nous, notre modèle est très différent. Notre tournage se fait sur un an et demi. On veut vraiment voir les animaux grandir dans le film. Ils vivent ensemble du début jusqu’à la fin de manière à établir la relation de proximité qu’on recherche. Nous avons quatre loups et deux lions. On met tout en place pour assurer leur bien-être. Nous avons une dizaine de personnes qui s’occupent d’eux, dont le populaire dresseur Andrew Simpson», mentionne le réalisateur français.

De son côté, la municipalité collabore avec la production et facilite le déroulement du tournage. «On fait notre part dans la réalisation du film. On les aide lorsqu’ils ont besoin. Les retombées économiques sont énormes pour Saint-Alexis-des-Monts. Tous les gens qui travaillent pour ce film sont hébergés ici. Ils vivent et mangent dans notre municipalité. Nous sommes accueillants», répond Michel Bourassa, maire de Saint-Alexis-des-Monts.

La sortie du film Le loup et le lion est prévue à la fin 2020 ou au début de 2021.

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